Étymologie des noms de lieux de la Drôme

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Quelques abréviations :

AC : avant Jésus-Christ – affl. : affluent de – com. : commune – dial. : dialectal – gaul. : gaulois – germ. : germanique – ham. : hameau – IE : indo-européen – l.d. : lieu-dit – lat. : latin – MA : Moyen Âge – NL : nom de lieu – NP : nom de personne – NR : nom de rivière – occ. : occitan – p.ê. : peut-être – prob. : probablement – prov. : provençal (forme de l’occitan) – suff. : suffixe

 

* Alléoud : les noms précédés d’un astérisque ne sont pas des noms de communes.

Plusieurs étymologies sont quelquefois proposées. Les auteurs et ouvrages de référence sont donnés entre parenthèses, particulièrement lorsque leur explication ne va pas de soi.

Les noms de lieux en "Cf." sont donnés à titre de comparaison. On trouvera par ailleurs un fichier des abréviations utilisées pour les départements.

 

 

°+°+°+°+°+°+°+°+°+°

 

* Aix-en-Diois : série des Aix/Ax/Dax, du lat. aqua (eau). On y a retrouvé les vestiges de thermes

        romains en contrebas du château et une source d’eau salée existe à 800 m au-dessus. (Bouvier)

        Fusion en 2016 avec Molières-Glandaz pour former la nouvelle commune de Solaure-en-Diois.

 

Albon : Epaone, lieu d’un concile réuni en 517 à l’initiative de saint Avit, évêque de Vienne, après

        la conversion au catholicisme de Sigismond, roi des Burgondes ; emplacement longtemps

        discuté mais les vestiges de l’église y furent retrouvés en 1972.

Aleyrac (Valdaine) : Ayleracum 1250 (cartulaire île Barbe). La commune est traversée par le

        Ruisseau d'Aleyrac, affl. Berre, qui coule vers le sud.

1) D'un nom d'homme lat. Alarius, ailier, soldat qui faisait partie des ailes d'une armée en

position de bataille.

        [Schulze donne le gentilice Alarius qui pourrait expliquer notre toponyme. Alarius désignait

        le soldat d’une troupe auxiliaire disposée sur les ailes de la légion romaine et habituellement

        composée de cavaliers ou fantassins non italiens, souvent gaulois ou germains (par ex. César

        BC 1, 73 – Tite-Live 10, 40).]

        2) ou Hilarius NP + suff. -acum. (La Drôme insolite : d'Aix-en-Diois à Volvent : les 370

        communes du..., P. Palengat - 1999) – La base Aleyrac est le nom propre connu Hilarius (cf.

        lat. hilaris/hilarus, gai, joyeux, de bonne humeur) lequel se trouve aussi dans Alleyrat, nom

        de 2 communes… (Romania : recueil trim. consacré à l'étude des langues et des..., vol. 37, P.

        Meyer, G. B. Paulin, 1908)

        Pour Allerey/S&L et Alleriot/S&L (perçu comme un dim. du 1er), le DNLF y voit le NP lat.

        Alarius ou (H)ilarius + suff. -acum. Un dérivé d’alacer, avec le sens de "lieu agréable", serait

        également possible.         

        3) Mais Skok, p. 51 n°7, et Kaspers, p. 19 n°9 n'excluent pas non plus, dans des NL tels que

        Alayrac, Aleyrac, Allery, la présence d'un NP germanique Alaheri… du germ. Alar = "noble

        combattant".

        4) G. Taverdet note aussi l’adj. lat. alacer, agréable, qui aurait pu convenir au site ou former le

        NP Alacrius. Il indique d'autres noms gallo-romains qui ont été proposés à leur sujet :

        "Alarius, Hilarius et même Illyrius (originaire d'Illyrie)". (Les NL en -ac dans l'ancien dioc.

        du Puy, F. de La Conterie, 1989 ; repris par Bouvier 2002)

        5) "ad Leire" ? > alleire (évolution normale) ; … raccourcissement de la désinence, ainsi

         Albanianicas > Aubagne et Alairanicas > Aleyrac. (Bulletin philolog. et hist. : (jusqu'à

        1715), France. Comité des travaux hist. et scientifiques, 1963)

        « M. Hubert Collin, archiviste en chef du dép. de la Haute-Loire, a bien voulu confirmer

        l'identité des toponymes Alleyrac et Alleyras, ainsi que leur dérivation de l'hydronyme

        Leyre… mais ils ne sont pas au bord de la Loire et il n’y en a pas d’autre d’un nom

        approchant. Situés à 25 km l’un de l’autre, ils accréditent plutôt le nom d’un riche colon gallo-

        romain de la région. »

        6) Également peu crédible : « on peut penser enfin à une rac. hydron. prélat. *al-, avec

        l'élément -ar- (fort répandu dans les hydron. gaul., cf Arar, anc. nom de la Saône) ». Le

        village d’Aleyras/HL est en effet sur les bords de l’Allier (Elaver, Elaris !) ; cf. aussi

        Aleyrac/HL.

        Bref, un nom encore bien mystérieux. (Les NL de Bourgogne, III, Saône-et-Loire, CNDP,

        1991)  

        Formes proches relevées dans TGF : a) Alleyrac/HL (longée par un affl. rg Holme, à env. 5,2

        km de la Loire à vol d’oiseau) ; b) Alleyras/HL (com. détachée de Salettes en 1835 : Alleyrac 1130,

        bordée à l'O par l'Allier, 400 m, et au NE par deux affl. de celle-ci) ; c) Alleyrat/Corr. (bordée à l'O

        par la Triouzoune, 1,5 km) ; d) Alleyrat/Cr. (sur la Creuse) ; e) Alairac/Aude (sur un petit affl.

        Aude, à l'E, 5,3 km ; un petit cours d'eau à l'O, 1,6 km, l'Arnouse, sépare Alairac d’Arzens) ; f)

        Aleyrac/Gard (hameau d'Issirac, canton Pont-Saint-Esprit : Aleyraco 1461). (Recherches sur le

        domaine géogr., F. H. A. Beauvois, 1967) ; g) Aleyrac/Hlt (*Alariacum, localité disp., com.

        Sauteyrargues, dont le nom est continué par l'église d'Aleyrac [carte IGN] et les l.d. cadastraux la

        Coste d'Aleyrac et le Creux d'Aleyrac. Le DTH (c.à.d. en 1865) signale un hameau d'Aleyrac…)

        (Le suff. -acum dans la topon. de l'Hérault : contribution à..., F. R. Hamlin, 1959) ; h) Vindrac-

        Aleyrac (Tarn), commune.

Alixan : Alexiano 916, d’Alexius NP. (Bouvier)

 

Allan : Alon 1138, Alondo 1183. 1) du peuple scythe des Alains dont un groupe est signalé au Ve s.

        dans la vallée du Rhône ;

                                                       2) du NP germanique Adelandus. (Bouvier 2002 – Bulletin Soc.

        d’études Htes-Alpes 2008)

        Le vieux village, perché, était un fief des Adhémar. La dernière habitante l’a abandonné en

        1902.

 

* Alléoud (quartier de Valdrôme) : Allodio 1406, du francique al-lôd, latinisé allodium : terre libre

        exempte de redevances => (anc.) fr. alleu.

 

Allex : Alisium 928. Du gaul. alesia (falaise), cette langue ne connaissant pas le ‘f’.

        Cf. Alès/Gard. (Bouvier p. 33)

 

Ambonil : Umbennum 333, mutatio sur la route de Valence à Die, mais le pèlerin de Bordeaux y

        fait étape entre Bance et Valence (Itin. de Bordeaux 333). Ambonil 1201, Enbonil XVIIIe s.    

        (Cassini).  

        Du gaul. ambe (rivière) ou ambi (autour) avec contamination ultérieure par le nom local du

        nombril, « ambouni », lat. umbilicus. (Bouvier p. 35)

 

Ancône : Acunum, vicus routier sur la Table de Peutinger. (Quelques origines… 2006) Mais voir

        Montélimar.

        Cf. Ancône/It. (Ancona en latin, nom grec, sans rapport), capitale des Marches.

 

Andancette : Andanceta 1473. En face d’Andance qui est sur la rive droite du Rhône. Commune

        créée en 1872 par distraction de la commune d’Albon. Au sud du village actuel se trouvait

        l’établissement gallo-romain de Figlinae, devenu ensuite Figlinis, dont le nom désigne un

        atelier de potier.

 

* Andran : voir Cléon-d’Andran.

 

Anneyron : Anarioni 883. Annarigus, nom germ. + suff. -one. (Bouvier)

 

Aouste : Augustum (Peutinger), Augusta (Itin. d’Antonin IVe s.) du nom de l’empereur romain,

        du lat. augustus (saint, consacré), de augur (augure, variété de prêtre qui prédisait l’avenir).

        Cf. Aouste/Aisne (quartier de Saint-Quentin, anc. Augusta Viromanduorum), Aoste/Is.

        (Augusta IVe s. également), Aoste/It.

 

* Archiane (ham. Treschenu) : de l’occ. arsina (bois incendié), du lat. arsus p.p. de ardere

        (brûler).

                                                   

Arpavon : castrum Arpaonis 1216, 1) « le village fortifié du paon » (E. Nègre) ;

                                                            2) Arp- variante de Alp- pour A. Dauzat. (Bouvier, Petrucci)

 

Arthémonay : villa Artemoniacum 940 (Bouvier et Wikip.),

                         1) du gaul. artos (ours). (Quelques origines… 2006, qui ajoute : « pas certain ») ;

                         2) d’un NP germanique Artmund. Cf. Arthmond, NP anglo-saxon.

 

Aubenasson : Albenasio XIe s., de la rac. pré-IE alp/alb (haute montagne).

        Cf. Aubenas/Ardc (A. Nouvel p. 73)

 

Aubres : de Arbris 1218 - VTF 564).

        1) De l’occ. albar/aubar (saule blanc, salix alba). (Dict. Alibert)

        2) du nord-prov. aubre, arbre, du lat. arbor. (TGF, vol. 2 E. Nègre, 1996 - Bouvier, 2002)

        Cf. NR : Aubrometz, Aubrigoux, Ruisseau de Laubry, - de Laubrun, - des Aubrys,  vallon des

        Aubrètes, - de l'Aubro, combe de l'Aubrié. (Sandre.fr)

        Cf. Albaret, Albarède (albareda, saulaie), ruisseau de l’Aubaret, etc. (P. Fabre p. 346)

        Sur l’Eygues en amont de Nyons, Aubres était au XVIIIe s. une enclave pontificale dans le

        royaume de France. Après le rattachement du Comtat, Aubres et sept autres communes furent

        inclus dans le département de la Drôme. Le village actuel est sous le vieux village, perché sur

        une montagne.

 

Aucelon : village perché, prob. du gaulois Uxellon (très élevé) réinterprété Aucelon (petit oiseau)

        en occitan (P.G.), dim. d’aucel (oiseau), du lat. avicellus (petit oiseau).

 

* Auches (Les) (com. des Tourettes, de Venterol) : variante de ouche, du gaul. olca (bonne terre

        labourable, champ clos).

        Cf. Les Auches/Ardc (com. Flaviac), Les Oches/Dr. (quartier d’Étoile).

 

Aulagnier (Pas de l’ – com. Beauregard-Baret) : accès au plateau du Vercors, du nord-occ.

        aulanha/aulanhièr (noisette/noisetier)  => rég. dauphinois aulagne/aulagnier, du lat.

        abellana (noisette), d’Abella en Campanie.

 

Aulan : Aulancum, Aulanco 1386.

 

Aurel : de Aurelio, 1) de l’occ. aure, vent, du latin aura (souffle, air, brise) ; (Dauzat-Rostaing)

                                 2) d’Aurelius, NP latin, plus certainement. (Bouvier)

        Inscription votive à la déesse Andarta (CIL, 12, 1559).

 

Autichamp : Alti campi 1345, « Les Hauts Champs », ou peut-être de la rac. pré-IE calm/chalm

        (plateau aride et désert) (E. Nègre, TGF). Village perché sur une ancienne route reliant Crest à

        Montélimar par le col de Tartaiguille.

 

 

* Bachassier (quartier de Chabeuil avec étang) : de l’occ. bachàs (bassin, abreuvoir), du gaulois

        bacco (bassin). Cf. Bachasset/Dr. (l.d. et source à Saint-Agnan-en-Vercors).

 

* Baïn (Vivier de – combe et ruisseau de Châtillon-en-Diois) : « conserve sans doute le souvenir

        d’un ancien élevage de truites ». (R. Truc)

 

* Balayes (Les – quartier de Malissard) : de l’occ. balaia/balaja (endroit où poussent les genêts

        dont on fait des balais – Dict. Alibert).

        Cf. Les Balayes/Ardc-HL…

 

* Balives (Les – quartier de Valence) : partie coupée d’une forêt ou réservée pour la coupe.

 

Ballons : Balayon 1277. Nom de personne gaulois latinisé en Balatonus. (Bouvier p. 40).

        Village des Baronnies orientales à la limite des Hautes-Alpes.

 

* Balmes (Les – hameau de Romans) : de l’occ. balma/bauma (grotte), du ligure.

        Cf. La Baume-Cornillane/Dr. et autres ; La Balme-les-Grottes/Is. (tautologie).

 

* Ban (Mont du) : du gaul. bana (corne => sommet en pointe). Cf. Banne/Ardc.

 

* Bance (quartier rural de Saulce à 2 km au NO du village) : Mutatio Bantianis de l’Itin. de Bordeaux,

        Batiana de Peutinger, relais sur la Via Agrippa.

 

Barbières : Barberia 1046, Barbera XIIe s., Barbeira 1260 ; de Barbarius, NP, au fém. (Bouvier)

 

* Baret : voir Beauregard-Baret.

 

* Petits Baris (Les – quartier de Saint-Bardoux) : de l’occ. barri (rempart, mur d’enceinte =>

        faubourg), du gaul. barra (barrière).  

 

Barnave : ligure bar variante avec rhotacisme de bal (hauteur, colline) + nava (dépression d’un

        plateau, ravin). (Quelques origines… 2006)

 

Barsac : Bertus, NP, + suff. -acum. (Bouvier)

 

Bâtie-Crémezin : Val-Maravel en 1972.

 

Bâtie-des-Fonds (La) : Bastida vallis Dromae 1220. Bâtie (village fortifié créé au Moyen Âge) ;

        Fonds : malgré son orthographe, concerne les sources de la Drôme. (Bouvier)

 

Bâtie-Rolland (La – en Valdaine) : bâtie (village fortifié créé au Moyen Âge) + Rolland NP :

        Lambert Rolland, bâtisseur du château au XIIe siècle.

 

* Bauches (Les – quartier d’Étoile) : de l’occ. balcas/baucas (graminées sèches des plateaux

        incultes), du gaul. balcos (résistant)

 

Baume-Cornillane (La) : Castrum Balmae (haut MA), Balma Cornillae 1305 ; de l’occ.

        balma/bauma (grotte) + anc. occ. cornelha, lat. pop. cornicula, parce que trois de ces oiseaux

        figurent sur les armoiries des Cornillans. Et non de Cornelius NP (conf. Bouvier).

 

Baume-d’Hostun (La) : de l’occ. balma/bauma (affleurement de rocher, abri sous roche, grotte),

        du ligure balma. Cf. La Baume/Dr. (2 autres communes drômoises).

 

Baume-de-Transit (La) : de l’occ. balma/bauma (affleurement de rocher, abri sous roche, grotte),

        du ligure balma (cavité rocheuse, grotte).

        Cf. Les Balmes/Dr., La Baume/HSav., Les Baumes/Dr., La Baume/Gard (ham. d’Alès).

 

* Baumes (Les – quartiers de Valence, de Châteauneuf-sur-Isère) : de l’occ. balma/bauma

        (affleurement de rocher, abri sous roche, grotte), du ligure balma (cavité rocheuse, grotte).

 

* Bayannes (Les – l.d. Alixan) : Bagianas du gaul. bagos (hêtre).

 

* Béal (Le – quartier de Taulignan) : nord-provençal beal (canal, bief de moulin), de l’occ. besale

        (id., grande rigole), du gaulois bedal, dérivé de bedu.

 

Beaumont-en-Diois : Castrum Bellimontis 1165.

 

Beaumont-lès-Valence : prob. *Balmont du ligure balma (carte F. Manzano).

 

Beauregard-Baret : Bello Reguardo XIe s., Belreguart 1207. Baret : coteau boisé au nord-ouest de

        la commune et qui domine le village de Meymans, du gaulois barro (escarpement rocheux,

        sommet montagneux linéaire). À son extrêmité se trouve le sommet Barandon (495 m), même

        racine.

        La commune fut créée en 1792 par le regroupement des paroisses de Beauregard, Meymans

        (où se trouve aujourd’hui la mairie) et Jaillans. Cette dernière s’en détacha en 1950.

        Auparavant, « Baret » avait été ajouté à son nom en 1920.

 

Beaurières : 1) Mutatio Vologatis (relais) de l’Itin. de Bordeaux. - Beurerias 1280.

                      2) *Beverias, de l’anc. occ. bevre, du gaul. bebros (castor) (J. Astor p. 133 –

        Quelques origines… 2006/Internet) + suff. -aria. Cf. Beurières/PdD (id.)

                      3) Inexact : de *Brucaria (champ de bruyères). (Bouvier)

 

Beauvallon : anc. nom : La Vache, cf. Cassini XVIIIe s. La commune a pris son nom actuel en

        1890.

 

Beauvoisin : du lat. vicinus (voisin, proche).

 

* Béconne : voir Roche-Saint-Secret-Béconne (à 3 km au sud), commune à laquelle elle a été

        rattachée en 1972.

 

* Becs (Les Trois – sommets du Diois) : du gaul. beccos (bec => pointe montagneuse ayant cette

        forme)

 

Bégude-de-Mazenc (La) : Les Begudes 1566, de l’occ. beguda : buvette, taverne, en général le

        long d’une route, p.p. de beure (boire) ; désignait aussi l’endroit où l’on fait boire les animaux

        transhumants : abreuvoir. (A. Nouvel) Mazenc : habitant d’un mas.

        Le chef-lieu de la commune a été transféré en 1894 de Châteauneuf-de-Mazenc, village

        médiéval perché, à La Bégude, 1 km plus bas, au bord de la route.

 

Bellecombe-Tarendol : de comba (vallée sèche), du gaul. (A. Nouvel p. 59)

 

* Bénevise (ham. Treschenu-Creyers) : au MA, dans le Sud-Est surtout, terre soumise à une

        redevance, du lat. médiéval benevisum, de beneficium (avantage).  

 

* Bérards (Les – hameau de Chabeuil, quartier de Châteaudouble, de La Chapelle-en-Vercors) :

        étymologie incertaine et discutée, notamment :

        1) patois alpin bérard (berger ou bergerie - discuté) ;

        2) de Bérard, NP germ.  

 

Bézaudun-sur-Bine : Bosidonum 739. De Besalo, NP + gaul. dunon. (A. Nouvel).

        Cf. Bézaudun-les-Alpes/AM (Bezaldu 1150).

 

Bésayes : Basaicas 998, Basaias 1070. Pour J.-C. Bouvier, de Besius, n. d’he + -acas, sous-entendu

        "terras".

 

* Bisonte (La – lieu-dit de Vaunaveys) : du gaul. biso (bison)

 

* Blaches (Les – quartier de Chabeuil) : de l’occ. blaca (nf, chêne blanc ; ramée de jeunes chênes),

        du gaulois blaca.

 

Bonlieu-sur-Roubion : « bon lieu » donné par la comtesse de Marsanne en 1171 aux cisterciens

        pour installer leur monastère. Idem pour le Bonlieu du Jura (Conventui Boni Loci). Le nom

        suppose évidemment une fondation tardive d’époque médiévale.

        Cf. Bonlieu/Jura, Boulieu-lès-Annonay/Ardc.

 

* Boresse (com. Beausemblant). Cf. Boresse-et-Martron/ChMar.

 

* Borie (La) : prov. boria : bergerie de pierres sèches, du lat. bovaria ou du ligure.

        Cf. Bouvières/Dr.

Bouchet : bien que faisant partie de l’enclave des Papes, la commune est intégrée dans la Drôme en

        1792, puis rattachée au Vaucluse lors de sa création l’année suivante avant de redevenir

        définitivement drômoise en 1800.

 

Boulc : Bulcum 1200, Bolc 1206. Au pied du col du même nom. Fusion avec Bonneval (à l’est en

        remontant la vallée) en 1974 puis avec Ravel-et-Ferriers (à l’ouest sur la hauteur) en 1975.

        1) Pour F. Falc’hun, passage de montagne, col, car gallois bwulch et breton boulh (brêche,

        entamure).

        2) Pour J.-C. Bouvier, rac. préceltique *bol ayant le sens général de « hauteur ».

        Cf. Bolquère/PO au col de la Perche, Bouleternère/PO au pied du col de Ternère.

 

Bourdeaux : Bordel 1214, du gaul. borda (petite métaierie, petite maison rurale)

        Cf. Bourdeau/Sav. (Bordels v. 1100), Bourdelles/Gir., Bourdeilles/Dord.

 

Bourg-de-Péage : en raison du péage qu’il fallait acquitter pour traverser le pont sur l’Isère  

        conduisant à Romans sur l’autre rive.

 

Bouvante : Vallon de Bovanti 1150, Bovantio 1265 : suff. -ant ligure (Dauzat-Rostaing);

        NP dérivé du lat. bovis (bœuf) ou rac. oronymique ancienne (R. Truc) ?

 

Bouvières : commune du Diois à l’est de Bourdeaux et Dieulefit. Boveria 1511, du lat.

        bovaria (étables à bœufs). Cf. Borie/Dr.

 

Bren : Breno 967, 1) de bren (montagne, colline) (P.G.) => Brennus, NP gaulois. (Bouvier).

        Cf. Brens/Ain-Tarn, Brenas/Hlt, Brenaz/Ain, Brenac/Aude ;

                               2) p.ê. du gaul. breno (bran, partie la plus grossière du son) ?

 

Brette : Breta 1168, p.ê. de Britta (Bretonne), nom de femme. Commune du Diois formée de deux

        hameaux : Le Monestier (église, cimetière, mairie, salle communale) et Les Raynauds, tous

        deux sur un flanc de montagne tourné vers l’ouest. Entre les deux, la ferme des Villards. Dans

        la vallée, la rivière Brette, affl. Roanne.

 

* Britière (La - hameau de Saint-Agnan) : domaine des Bret, NP à l’origine.

 

* Bruchet (Le - quartier rural de Livron) : dim. de l’occ. brusc : ruche, du gaulois.

 

* Brugier (quartier de Rochefort-en-Valdaine) : du gaul. brucos (bruyère) => brucaria (lande à

        bruyère). Cf. Brugier (Corrèze, com. Forgès).

 

Buis-les-Baronnies : capitale de la tribu voconce des Boxanses puis de la Baronnie de Mévouillon

        (XIIe s.) après Le Poët-en-Percip. Localement, les gens continuent comme autrefois à dire « Le

        Buis ».

 

 

Chabeuil : Chabiol 1158, Cabeolum 1225. Caput + ialo "bout [tête] de la clairière". (TGF 1, E.

        Nègre). Porte d’entrée monumentale XIVe s. construite sur une assise gallo-romaine. La ville

        fut propriété de la principauté de Monaco de 1647 à 1789.

 

* Chabottes (Les) : de l’occ. chabota : cabane de pierres sèches en forme de ruche.

 

* Chabrières (com. Montclar et Saint-Restitut) : étable ou parc à chèvres. Cf. Chevrières/Is.-Loire,

        nom francisé.

 

Chabrillan : Chabreilha 1171, Chabrilla 1230, Chabreillon 1262, Chabroilla 1264… Chabreillan

        1421 ; sans doute d’un propriétaire gallo-romain nommé Caprilius (J. Astor p. 922), du lat.

        caprius (de chèvre) + suff. roman -anum, cf. vx prov. chabre (chèvre). Les premiers

        seigneurs de Chabrillan avaient dans leurs armes une tête de chèvre.  

        Cf. Saint-Michel-de-Chabrillanoux/Ardc.

 

Chaffal (Le) : Casfalgom 1173, Chaaphale 1180, Quadalfacum 1191 ;

        de l’anc. fr. chaffal, estrade, tout comme échafaud et catafalque : échafaud pour criminels au      

        XVIIe s., du bas lat. *catafalicum, de catasta, estrade pour la vente, et fala, tour de bois.

        Le principal hameau de la commune est La Vacherie (mairie). Le Chaffal, au sud, est une

        ferme près de laquelle se trouve l’ancienne église.

 

Chalancon : ecclesia Chalanconii 1509. Rac. pré-IE kal (rocher) + suff. ligure -anc + suff.

        occitan -one. Cf. Chalencon/Ardc, Chalanson/Sav.

 

Chalon (Le) : villa de Berhegatis 1000, villa Sancte Michaelis Berbeiatis 1083, Saint Michel de

        Berbrays 1393… apud Chalonem 1517, Challon 1536. Paroisse de Crépol jusqu’en 1790, date

        à laquelle son territoire est partagé entre Crépol, Geyssans, Montmiral et Arthémonay. Érigé en

        commune en 1854. Le village est arrosé par un ruisseau du même nom et plus en aval au moins

        trois lieux-dits portent encore ce nom.

 

Chamaloc : Chamalosco 1202, d’un NP gaulois *Camalos (?) + suff. ligure -osco. (R. Truc)

 

Chamaret (près de Grignan) : Chamarit 1153, Camaretum 1270,

        1) thème oronymique pré-IE kam variante de kan, p.ê. variante de kal. (J. Astor p. 837-829)

        2) base pré-celtique *cam-ar (hauteur arrondie) (Dauzat-Rostaing)

        3) du gaul. cambo (courbe de rivière) + rito (gué). (Quelques origines… 2006)

        4) du lat. camera (voûte, plafond voûté) + suff. dim. -ittu. (E. Nègre) mais ce mot a donné

        l’anc. occ. cambra et le fr. chambre où le 2e « a » a disparu.

        Cf. Camaret/Fin. et Camaret/Vaucl.                  

 

Chanos-Curson : Channosco 957. Suffixe ligure.

 

* Chanteloube (com. Aouste, Savasse, Valdrôme) : précelt. cantal (pierraille) + suff. IE -upa

        (sous), explication préférable aux « chante-loup » voire « chante-alouette » ?

        Cf. Autres Chanteloube/HA (Chorges, Montclus, Le Monêtier…), Chantelouve/Is.

        (Chantalouva XIIIe s.)

 

Chantemerle-les-Blés : chante + merle. (Bouvier)

 

Chantemerle-lès-Grignan : chante + merle (Bouvier), le second mot du bas lat. *merulus,

        classique merula (merle). Cf. Chantemerle/Marne (com.), Chantemerle/HA (com. Saint-

        Chaffrey).

 

Chapelle-en-Vercors (La) : site primitif appelé Bastida Ormae 1253 : La Bâtie des Ormes sur le

        piton rocheux de Foirevieille où des ruines sont encore décelables. Site abandonné vers la fin  

        du XVe s. pour la proximité d’une chapelle, la Chapella de la Montagna XIIIe s. => Cura

        Capelle Vercorcii 1521 => nom actuel.

 

Charce (La) : Le Charcer 1220, La Charsse 1641. Viendrait de l’oronyme pré-IE *CARS

        désignant les reliefs calcaires et notamment leurs formes particulières d’érosion -cf. Karst-.

        Village et commune du Diois près de La Motte-Chalancon, tout proche des Hautes-Alpes.

        Protestant, le village n’a plus d’église. Avant 1790, la Charce était une communauté du ressort

        du parlement et de l'intendance d'Aix, viguerie et recette de Sisteron, formant une paroisse du

        diocèse de Gap, dont l'église était dédiée à Notre-Dame : Sancta Maria de Carcere 1183,

        Sancta Maria de Carceris 1242.

        Cf. Cars/Gir., Carsac/Dord. (+ suff. "-acum") ; Charcier/Jura, Charcenne/HSne. (C.R.)

 

Charens : locus de Charencio 1429. De Carentius, NP. (Bouvier p. 40) Village au-dessus de la

        route qui monte au col de Cabre.

Charpey : *Carpeiacum, du lat. carpinus, charme, mot orig. de Gaule Transpadane selon Pline.

 

Châteaudouble : Castrum Duplum 1120 (cartul. Église de Romans). Il y avait au MA deux

        châteaux dont un fut détruit au XVIe s. et dont les restes furent ensuite appelés "château

        rompu".

        Cf. Châteaudouble/Var.

 

Châteauneuf-de-Bordette (au sud de Nyons) : de Castro novo de Bordeta 1284. Le chef-lieu est au

        hameau des Bayles. Anc. villa p.ê. gallo-romaine aux Perdigons (nord de la commune) citée en

        1023, puis seigneurie au XIe s.

 

Châteauneuf-de-Galaure : Castrum novum supra Gualauro 1241.

 

Châteauneuf-d’Isère : Castellum novum 1157

 

Châtillon-en-Diois : de Castilione 1267 : de castellum.

 

Châtillon-Saint-Jean : Castellonium 1070.

 

Chatuzange : Villa Chatuzanges 1095; de Catusius NP = suff. germ. -ange (-ingen).

 

Chaudière (La) : Chauderia 1308.

 

Chavannes : de Eschavainis, Chavainas XIIe s. Palatalisation de "Chabanne", du gaul. capanna (cabane). Cf. Chabanne/PdD, La Chabanne/Allier, Les Chabannes/Ardc.

 

Chauvac : de Calvus (chauve), NP.

 

* Chevrières (com. Chatuzange-le-Goubet) : Chaureiras 1262, lieu à chèvres. Cf. Chevrières/Is.  

        (de cabreriis XIe s.) (Bouvier)

 

* Cheylard (Le - com. Eygluy-Escoulin) : lieu-dit avec château en ruines du hameau de l’Escoulin.

        L’Eschalard 1332, castrum de Chaslario 1342, Le Chaylar emprès Esglau (Eygluy) 1395.

 

* Chiérons (Les) : du nord-occ. chièr, mot pré-IE : amas de pierres.

 

* Claps (Le - lieu-dit de Luc-en-Diois) : de l’occ. clap/clapié, amas de pierres, éboulis, d’une rac.

        pré-celtique. Aussi appelé le Chaos de la Drôme et le Saut de la Drôme, il résulte de la chute   

        d’une énorme assise rocheuse du Pic de Luc le 19 août 1443 (date manuscrite dans un recueil

        de poèmes du XVe s. appartenant à la baronne de Sassenage : « Ce jeudi 19 août 1443, une

        effroyable catastrophe a eu lieu en la ville de Luc, en Dauphiné. » – DL 7.10.2016). La cause

        est donc prob. d’origine sismique.

 

Clastre (La – com. Piégros-La Clastre) : Le Cloistre 1591, La Clastre 1636, du lat. claustrum

        (enclos, enceinte), pour désigner un lieu de vie monastique. À la Clastre, près de la rivière

        Drôme, vivaient des moines. Réunion avec Piégros en 1872. Cf. La Clastre/Gard (ham. Saint-

        Maurice-Navacelles).

 

Claveyson : Clavaso XIIe s., 1) d’une forme locale du lat. clavus (clou). (Bouvier)

                                                2) de clap (amas de rochers) (Quelques origines… 2006)

        Cf. Claveysonnes, quartier de Montélier.

 

Cléon-d’Andran : de Clovo 956, Cleou 1332, Clivium Andrandi.

        1) du vieux francoprov. cliu du lat. clivus (pente, replat, esplanade sur le flanc d’une

        montagne) ; (J.C. Bouvier)

        2) du celt. *clun : prairie, cf. gallois clan/clyn. (F. Falc’hun) Cf. Cliousclat.

        Andran : quartier rural et plaine au sud-ouest du village, en bordure du Roubion, en partie sur

        Saint-Gervais-sur-Roubion ; prob. NP, p.ê. Anderus (Index des noms gaulois).

 

Clérieux : Cleriacum XIe s.,  du lat. clarus, clair, ou de Clarius NP. (Bouvier)

 

Cliousclat : créé en 947 (?). Clium Valentinensis 1266, puis Clium usclati en 1519, du prov.

        clièou (pente) du lat. clivus (pentu, incliné) et usclat (brûlé, grillé sans doute à cause d’un

        incendie ayant ravagé le village). (J. Astor - Wikip.) Localement, on l’appelle couramment

        « Cliou ». Bâti sur 40 à 60 m de terre argileuse, c’est un village de potiers depuis au moins le

        Xe siècle (D.L. 20/7/2014). Il reste deux fabriques.

        Cf. Cléon-d’Andran, Usclades-et-Rieutord/Ardc, Sérusclat/Ardc (l.d. Chomérac) ; 2 com.

        Usclas dans l’Hérault...

 

Cobonne : Cobona 1240, de Copo-n, NP, au féminin. (Bouvier)

 

Colonzelle : Colonzellas 1198, du lat. colonicella, dim. du bas lat. colonica, ferme confiée à un

        colonus, paysan libre et héréditaire (E. Nègre repris par A. Nouvel et J.-C. Bouvier)

 

Combovin : Combovi 1225, pour Dauzat gaul. cumba (vallon) + NP germ. Alwin, Autwinus pour

        J.C. Bouvier p. 153.

 

Comps : Cums 1210, de combis 1293, dial. comba (combe, vallon) d’orig. gauloise. (A. Nouvel p.

        59 - J.-C. Bouvier p. 34 - J. Astor p. 45) La population est dispersée et la commune n’a pas de

        village chef-lieu, la mairie est au quartier du Château et Vinous, l’église près des Lombards.

        Cf. Comps/Ardc (ham. Grospierres).

 

Condillac : castrum de Condilaco, territorio de Condilhaco 1360, Condiliaco 1397, de *Condillos,

        NP + -acos.

 

Condorcet : Condacense 956, castrum Condorcense 998, Condorces XIVe-XVIe s., du NP

        gaulois Condorcos, con-dercos, « qui veut dire probablement "celui qui voit" » (d’Arbois de J.)

        ou "celui qu’on regarde" (Bréal).

 

Cornillac : de Cornelius NP + -acum.

 

Cornillon : Cornelio 1135. (J. Astor)

 

Coucourde (La) : de Cocordacio 1487 (Cartul. Montélimar), La Cougourde sur Lachamp 1621.

        Une courge figure sur les armoiries de la commune.

        Le village d’origine, perché et entouré d’une enceinte médiévale, était à Lachamp, à l’est. Le

        chef-lieu (mairie) a été transféré au hameau de La Coucourde sur la RN7 en 1898 et la

        commune prend alors son nom (décret du 23 février 1898).

        L’agglomération actuelle réunit les anciens hameaux de La Coucourde, Lapra, Leyne, Chaynas

        (tous sur la route de Condillac). Derbières est un peu plus au sud sur la RN7.

        Voir Lachamp.

 

Crépol : Crispo XIe s., Crespolo XIIe s., dim. de Crispus, NP. (Bouvier)

 

Crest : Cristam 1120, de Cresto 1144 ; de crest/cresta (sommet) du lat. crista. (A. Nouvel p. 25,

        J.C. Bouvier p. 149)

 

* Creux de la Thine (Le – com. d’Albon) : de l’anc. fr. thine, cuve vinaire, tonneau, prov. thinal.

        Cf. Thines/Ardc.

 

* Creyers (partie de Treschenu-Creyers) : Creers 1145, doit son nom aux antiques carrières,

        cretariis, exploitées à l’époque gallo-romaine. La population a atteint 250 hab. au milieu du

        XIXe s. puis commencé à baisser vers 1880, surtout au lendemain de la Première Guerre   

        Mondiale. Seuls le hameau de Mensac (600 m), sur la RD 539 et à la confluence Bez-

        Archiane, est habité ; les hameaux d’altitude de l’Église (1084 m, Creyers proprement dit,

        ancien chef-lieu, 0 hab. en 1936), de Reychas (1073 m, 2 maisons rénovées en plus de la

        chapelle) et du Serre (1110 m, autrefois le plus peuplé mais le premier abandonné : 0 hab. en

        1931) sont désertés voire en ruines. De 1941 à 1943, un chantier de jeunesse a rebâti l’Eglise et

        mis des champs en culture. En 1943, l’électricité y est même arrivée pour la première fois.

        Du fait de ces abandons, la commune a fusionné avec Treschenu en 1972.

 

Crozes-Hermitage : var. féminine de l’occ. cròs (creux), mot pré-IE kr-ùs (A. Nouvel) plutôt que

        gaulois. Cf. Cros/Ardc et Cros-de-Géorand/Ardc, Croze/Cor. ; Crosa, la Creuse riv.   

 

Crupies : Crispies XIe s., de Crispius, NP. (Bouvier)

 

Curnier : de Cornierium 1035, de Coronarius, NP. (Bouvier)

 

 

* Darbounouze (Saint-Agnan-en-Vercors) : prairie sur le sentier central du Vercors entre La

        Chapelle/Dr. et Corrençon/Is., du prov. darbon (taupe) => darboneire (taupinière), du gaul.

        darbo-n (taupe) prob. emprunté aux Ligures car la présence de ce terme se limite au

        provençal, au francoprovençal et au franc-comtois.

        Patronymes : Darboux (Savoie), Derbous (Midi), Darbonat, Darbonnet (Lyonnais).      

 

* Devès (Le – com. Mercurol, Nyons, Tulette, Vassieux, Saint-Julien-en-Quint…) : mot occitan du

        lat. defensum : interdit. Nom donné à des prés communaux réglementés.

 

Die (occ. Diá) : Dea Andaria : Andarta, La Grande Ourse (?). Puis Dea Augusta Vocontiorum I

        IIIe ou IVe s. (CIL 12, 3290), capitale des Voconces sous Auguste et IVe s.

        L’Itinéraire d’Antonin (fin IIIe s.) la cite sous le nom de Dea Bocontiorum, l’Itinéraire de

        Bordeaux à Jérusalem (333) Civitas Dea Vocontiorum, la Table de Peutinger (IVe s.) Ad    

        Deam Bocontior. Dia Xe s. (Arbre Celtique)

        En 2013, des fouilles préventives sur le site de la future zone artisanale de Cocause-

        Chamarges ont mis au jour une nécropole de l’Âge du bronze (vers 1000 AC).

        La rue principale de la ville antique suivait grosso modo le tracé de la rue Buffardel, c.à.d.

        celui  de la D93. Du côté est, la porte Saint-Marcel, flanquée de deux tours semi-circulaires,

        représente la porte antique du IIIe-IVe siècle. Les remparts restants, quartier de la Citadelle

        dans la ville haute, sont également d’époque romaine.

        D’autre part, on a découvert quartier Chanqueyras, au sud de la ville, une stèle funéraire de

        1,70 m dédiée à Livia Verila, qui bordait la voie romaine.

        Le diocèse fut réuni à celui de Valence en 1276.

 

Divajeu : Castrum de Devajua 1145. 1) *divo-juris, « la montagne divine ». (P.G.)

        2) deu ajuva, « Dieu aide » peu convaincant (Lavergne 1929 repris E. Nègre 1990 et J.-C.

        Bouvier 2002), ajuda se disant localement ajua.

 

* Domazane (quartier de Livron) : Dalmasana 1297. Du NP romain Domitius + suff. -anus.

        Cf. Daumazan-sur-Arize/Arge, commune.

 

Donzère : ex monasterio Duserensi 814, Dusera 817 ; de Duserius NP (Bouvier) ; nom germ.

        (Bulletin Soc. d’études Htes-Alpes, 2008).

 

 

* L’Échaillon (L’ – lieu-dit Léoncel) : L’Eschaillon 1283, nom ancien pour désigner un passage

        difficile en montagne où l’on ne peut progresser que par des degrés taillés dans le rocher ; de

        l’occ. escala (échelle), lat. scala.

 

* Écharasson (L’montagne et col au-dessus de Saint-Jean-en-Royans) : du dial. Vercors eichara

        (échelle dont les montants sont disposés de part et d’autre d’une barre centrale), terme encore utilisé

        aujourd’hui.

        Cf. L’Échars/Dr. (quartier de Die).

 

Échevis : Eschavis 1236, du prov. escaffi, étroit, et anc. fr. echevi, allongé, svelte, étroit, en raison

        de la vallée resserrée de la Vernaison au niveau des Grands Goulets. (R. Truc, J. Astor)

 

Épinouze : Spinosa 1000, de l’occ. espinòs (buisson épineux), d’espina, lat. spina (épine).

 

* Escoulin (L’ – hameau d’Eygluy-Escoulin) : de l’occ. escolan/escoulan, escolenc (écolier, maître

        d’école), nom de métier, du lat. schola (école). Voir Cheylard et Eygluy.

 

Espeluche : Espelucha 1327, Espeluchia 1362, Speluchia 1447 ; de l’occ. espelonca/espeluca, lat.

        classique spelunca (caverne, antre, grotte – Cicéron, Suétone) du grec spêlugx (caverne) =>

        spêlaion (tanière, repaire) => fr. spéléologie.

        Cf. Comberanche-et-Épeluche/Dord. (occ. Espelucha), Gouffre Espeluca/Gard (com. Dions-

        la-Calmette).

 

* Essartaire (l.d. Grane) : du  bas lat. ex-sartum (Loi des Burgondes) : terre essartée c.à.d.

        défrichée, gagnée sur la forêt ; du lat. sarire (sarcler) précédé du préf. ex- pour exprimer l’idée

        d’arracher, déraciner, enlever la végétation buissonneuse ou arborescente, donc défricher.

 

Establet (près de La Motte-Chalancon) : de Estabello 1347. Aurait été une petite auberge sur la

        route reliant la haute vallée de la Drôme à celle de l’Oule. (Bouvier)

 

Étoile : Stella 1157, de l’occ estela, lat. stella (étoile), nom généralement donné à un carrefour en

        étoile. butte, tertre, éminence, monticule, hauteur au sommet généralement arrondi dans les  

        Alpes, le sud du Massif Central, la Gascogne.

        Dans le parc de la propriété de La Paillasse se trouve une borne milliaire de belle taille, ronde, portant le   

        nom d’Antonin le Pieux, la 6e à partir de Valence ; découverte en 1757, elle était à l’origine à quelques  

        1500 m plus au nord. Près du Rhône on peut voir une ancienne auberge en ruines, le Calabert.

        Cf. L’Étoile/Jura (L’Estoile XIe s.)-Som., Lestelle-de-Saint-Martory/HG.

 

Eurre : Ur 928, Urre 1190. Cf. basque ur (eau), urre (or) ; sumérien ur (eau) ?! Plus

        vraisemblablement « terre brûlée », du lat. uro-urere (brûler), p.ê. en souvenir d’un   

        défrichement par le feu (écobuage) ou d’un incendie accidentel.

        Cf. Fontaine d’Eurre/Gard (à Uzès) ; l’Orb (Orobis), fleuve (A. Nouvel) ?

 

Eygalayes (à 8 km de Séderon) : Ayguelaye 1346. Village construit au XIVe s. après la destruction

        du château de Gaudissart (au sud, dominant la Méouge). Le Riançon qui traverse la commune

        fait la limite entre le Dauphiné (rg) et la Provence (rd).

 

Eygaliers : Castrum Aguilerii, Castrum Aquileriis 1216. De l’occ. aigalièr-a (conduite d’eau).

        Cf. Eygalières/BdR, Eygliers/HA (de Eigleriis XIIIe s.).

 

Eygluy-Escoulin : Aigleon 1191, Egleu 1192, Aigleun 1196, de Aiglono 1199, Eygleu 1200 ;

        d’Aculeon, NP (Bouvier) (?). Fusion avec L’Escoulin en 1971.

        Deux vallées sans communication directe entre elle au S.O. du Vercors : la Sépie au nord

        (L’Escoulin), la Fonteuse au sud (Eygluy), toutes deux affl. Gervanne.

        L’Escoulin s’appelait Le Cheylard (ruines du château) jusqu’en 1920, c’était le hameau chef-

        lieu de la commune. (283 h en 1851, 52 en 2013)

 

Eymeux : Esmers XIIIe s., Esmiacum 1267.

 

Eyzahut : es-sahuc, "dans les sureaux", de l’occ. sambuc/saüc (sureau), lat. sambucus.

 

 

Fanjas : voir Motte-Fanjas (La).

* Fauconnières (hameau de Montélier à l’ouest de ce village) : de fauconnière (XIIIe s.) endroit

        où on élève des faucons ; du bas-lat. falco-falconis dérivé de falx-falcis, faux, à cause de la

        forme de ses ailes déployées. Administrativement a toujours fait partie de la commune de

        Montélier mais il en va peut-être autrement pour l’organisation paroissiale. (info. Mairie)

        Cf. La Fauconnière, quartier de Gonesse/Ess.

 

Fay-le-Clos : Fai 1119, du lat. fagus (hêtre). Cf. Fay-sur-Lignon/HL.

 

* Fayet (Le – com. Margès) : du nord-occ. faget (bois de hêtres), du coll. latin fagetum, de fagus.

 

 

* Fayn (Le – com. La Roche-sur-Grane et La Répara-Auriples) : colline 497 m où se trouvait

        un hêtre à un emplacement qui ne lui était a priori pas favorable. Dans un environnement

        dénudé, ce hêtre a longtemps servi de point de repère et a donné son nom au site.

        Actuellement, un bouquet de plusieurs hêtres occupe l’endroit. (Wikip.) Du lat. fagus (hêtre)

        => rég. fay.

 

Félines-sur-Rimandoule : Filinae 1178, de l’anc. occ. felina (atelier de potier) du lat. figulina

        (id.). (Bouvier) Cf. Félines/Ardc-Hlt-HL.

 

* Fiancey (com. Étoile et Livron) : Ecclesia de Finzeo 1157 (Cartul. de St-Chaffre), Castrum

        Finciaci 1157.

        FIANCEY : Castrum Finciaci 1157, de Finceu 1158, Finsey 1483. Au XIXe s. il y avait 2  

        localités toutes proches portant ce nom : la commune à l’emplacement de Portes-lès-Valence et le

        hameau plus au sud actuel. Probablement parce que le seigneur de Fiancey y avait des terres. Mais

        c’était source de confusions. La commune fut créée en 1790 (canton d’Étoile puis de Valence en 1801,

        chef-lieu de canton en 1973). En 1908, elle gagna 500 ha sur Valence et Étoile et prit le nom de Portes,

        complété avec « lès-Valence ». (J.P. Bernard, Généawiki) Voir Portes-lès-Valence.

 

* Font-d’Urle (com. Bouvante) : Font (fontaine) + Urle, rac. pré-IE reliée au basque ur (eau) (R.

        Truc).

 

* Fontgrand (quartier rural com. Livron) : selon M. Rossi (2005), représente Fons Granni, la

        « fontaine de Grannos », dieu gaulois associé aux sources minérales.

 

* Freissinières (com. Séderon) : du lat. fraxinus (frêne).

 

 

Garde-Adhémar (La) : site défensif perché occupé par les Gaulois alors que la via Agrippa passe

        au pied de la colline. Le nom actuel souligne sa fonction défensive et Adhémar rappelle que le

        bourg était au MA une importante place-forte appartenant à cette famille. Voir Montélimar,

        Allan.

 

* Garenne (La – com. Allex, Montoison, Montvendre…) : espace boisé ou broussailleux servant  

        de gîte au petit gibier. Autrefois, réserve de chasse du seigneur.

        Rac. IE conservée dans les langues celtiques et germaniques. Dans la Drôme, le mot désigne

        un tertre boisé isolé dans la campagne cultivée.

        Cf. La Garenne-Colombe/HdS, Saint-Pierre-la-Garenne/Eure.

 

* Genevette (l.d. Bonlieu-sur-Roubion) : du gaul. genua (bouche, débouché, embouchure) (?).

 

Génissieux : villa de Geniciaco 699, du NP gallo-romain Genicius. (J.-C. Bouvier)

 

Geyssans : Gessianum 952, de Gessus NP. (J. Astor, J.-C. Bouvier)

 

Glandage : p.ê. du gaulois glanna (vallée => rive) qui semble venir d’un anc. *glanda, cf. v.irl.

        glend (vallée). Le village de trouve dans la vallée de la Grimone.

        Cf. Molières-Glandaz/Dr. à peu de distance et montagne du Glandasse.    

 

Grand-Serre (Le) : serre est très fréquent dans la toponymie. Pour expliquer serre au masculin,

        les spécialistes hésitent entre « sommet allongé, ligne de hauteurs » et « crête dentelée ».

        (Mistral, Dauzat, Alibert). J. Astor tranche de façon convaincante en disant que serre au

        masculin est une racine pré-IE, ser- désignant une ligne de hauteurs tandis que serre au

        féminin (sierra en esp.), du lat. serra (scie), est une chaîne aux sommets découpés.

        Cf. Serre-Chevalier/HA.

 

Grane  (éviter l’orthographe « Grâne ») : Granno => Granum, de Grannus dieu gaulois. La

        rivière Grenette est de même origine. Cf. Grand/Vges, Granuéjouls/Tarn, même étym.

        Aquae Granni, nom anc. d’Aix-la-Chapelle/All.

 

* Gravette (La – quartier de Loriol) : du gaul. grava (sable, gravier) + dim. -etta. Situé au bord de

        la Drôme, ce quartier sert depuis longtemps de lieu de prélèvement de gravier.

 

Grignan : Castellum Gradinianum 1035. Gratignan, Gradinian => Grignan, de Gratinius ou G

        Gratius (?)

 

* Grimone (hameau de Glandage) : Grimonna 1234, p.ê. du germ. grim (furieux, effroyable),

        surtout si le mot s’applique d’abord au ruisseau du même nom.

 

 

Hauterives : « haute rive », lat. alta ripa. Cf. Hauterive/Allier-Dbs-Orne-Yon.

 

Hostun (à l’est de Bourg-de-Péage) : Osteon 1170, Austeum 1214.

        Du lat. Augustus + gaul. dunum (?) (Bouvier). Cf. Autun/S&L.

 

* Hubacs (Les - com. Saint-Nazaire-le-Désert) : de l’occitan ubac, lui-même du latin opacus

        (sombre) par l’intermédiaire du bas latin ubacum. Désigne le versant à l’ombre d’une vallée,

        exposé au nord. Cf. Les Hubacs/Ardc.

 

 

* Izerette (lieu-dit Rochefort-Samson) : de la rac. hydronymique proto-IE ou pré-IE isar (idée de

        couler rapidement, avec vivacité), cf. skrt isirah (impétueux, vif, vigoureux) + suff. dim. -ette.

        Cf. NR Isère/Is., Isar/All., Yser/Belg., Vézère/Dord., Weser/All.…

 

Izon-la Bruisse (à 12 km de Séderon) : Aisonum 1269, castrum Ysonis 1280, castrum de Ysone

        1317. Au début du XXe s., on écrivait « Ison ».

        La Bruisse est le nom du ravin qui traverse la commune, affl. Riançon. Pas de village, 9 hab.

 

 

Jaillans : commune détachée de Beauregard-Baret en 1950. Prob. de Gallius NP. (Bouvier)

 

Jansac : de Gentius, NP latin + suff. -ac. (A. Nouvel 1981 p. 17, J. Astor, J.-C. Bouvier 2002)

 

* Jarjatte (La -  Lus-La Croix-Haute) : 1) terrain envahi de jargeats, vesces sauvages, une plante

        nuisible ;

                                                                 2) Gargata 1022, de l’occ. gargata (gosier).

 

Jonchères : se dit d’un endroit où poussent les joncs, en fr. jonchaie ou jonchère, du lat. juncus.

        Cf. La Jonchère, Jonquières, Joncheray, Jonchery, Joncherey, Le Jonchay

        Rue Jonchère à Valence/Dr., anc. des Jonchiers, où se tenaient des fabriquants de paniers et de

        claies en jonc.

 

 

Laborel : de Leborello 1291, de leporellus, « petit lièvre », surnom ? (Bouvier)

* Lachamp : anc. nom de La Coucourde jusqu’en 1898 ; communauté 1790 : Granges-de-

        Lachamp-Leine-et-la Coucourde ; commune en 1800 ; La Coucourde 1898 où le chef-lieu est   

        transféré. Ecclesia de Calmo 1179, Castrum de Calma 1360.

 

Lachau : de l’anc. nord-occitan chalp/chaup (nf), variante de l’occ. chauma (plateau rocheux) ; du

        préceltique calma (hauteur ou plateau sec, dénudé) dérivée de la rac. ligure KAL (rocher,

        pierre). Cf. La Chau/Ardc (l.d. Nozières), Lachaux/PdD, La Chaux/Nièvre. 

 

Lapeyrouse-Mornay : commune créée en 1855 avec des fractions de Lens-Lestang et de Moras :

        hameaux de Lapeyrouse, Mornay, Morelles, Bois-Vieux ; la plus septentrionale du

        département.

 

* Laris (Le – com. Saint-Christophe-et-le-Laris) : de l’anc. fr. laris (terre inculte, lande à bruyère,

        souvent sur un coteau) d’orig. gauloise ou p.ê. latine (voir fichier LARO et Dict. gaulois)

 

* Lassagne (l.d. Ambonil-Montoison) : la sagne, nom régional du marais, de l’occ. sanha, du

        gaulois sania.

 

Laupie (La) : Laupia 1277, de l’occ. làupia (pile, tas de bois empilé ; abri contre le soleil et la

        pluie, tonnelle, appentis (Alibert), du v.bas frcque *laubja.

 

Laval-d’Aix : vallée d’Aix, Ais 1178, Axium 1178, Ays 1224, d’un anc. aquis, sources salées que

        la Gabelle a détruites sous l’Ancien Régime.

 

Laveyron : 1) du NP gallo-romain Labero-onem, ou romain Laberius + suff. -onem,

                    2) ou du lat. labeo/labeosus (lippu, qui a de grosses lèvres) ?

                    3) rapport avec la riv. Aveyron et la Véore + -onem ?

        Cf. Lavérune/Hlt, Laveyrune/Loz.

 

Lens-Lestang : in Lento 1055.

 

Léoncel : Monastorium de Leoncellis 1142, Launcello 1277 : sans doute en rapport avec la Lionne

        dont le Ruisseau de Léoncel est un affluent.

 

* Léoux : hameau de la commune de Villeperdrix où se trouve l’ancien castrum médiéval. (Wikip.)

        P.ê. du gaul. leuca (lieue) mais le village est à 1,5 lieue gauloise de la vallée de l’Eygues.

        Il a donné son nom au ruisseau près duquel il est établi.

        Cf. Lioux/Vaucl.

 

Lesches-en-Diois : Leschis 1140.

 

* Limouches (col, 1086 m, au-dessus de Peyrus) : Lia Moscha 1284, Lia Musca 1285,

        Liamouchy XIIe s. 1) obscur (R. Truc) ;

                                       2) lire "Les mouches"  (Topo-guide Vercors) n’est pas crédible.

 

Livron : Livron 1113, castrum Liberonis 1157, de Liurone 1189, Livro 1233, Liberonem 1291,

        d’un homme nommé Liber ? Libero ? Libérius ? (Bouvier) La Via Agrippa longe le pied de la

        colline. Cf. Livron/PA, Livron/HSav. (quartier populaire du sud d’Annemasse).

LIVRON : L’Abbé A. Vincent (1853) donne sans preuve aucune Livron comme camp romain sur la route de Lyon. C’est peu probable car le sommet de la colline est élevé et peu pratique pour se déplacer. Rien d’ailleurs dans ce que l’on peut voir du plan du village primitif ne rappelle le quadrillage de rues d’un plan romain. Il est plus vraisemblable de penser que le lieu habité date du haut Moyen Âge et de la nécessité de se protéger des pillages et des exactions de bandes armées. (P.G.)

Le village médiéval se trouvait au sud-est du haut Livron actuel, autour du château qui occupait le point le plus haut de la colline, à environ 10 mètres derrière la chapelle de la Vierge. Celui-ci dominait par un talus abrupt la vallée de la Drôme et avait sur la plaine du Rhône une vue large. Il appartenait à l’évêque-châtelain de Valence. Il ne reste rien de ce premier site d’occupation hormis de rares traces : pans de murs, sentier qui suit à peu près l’emplacement de l’ancienne muraille, restes de fossé. La place du Vieux Marché était à l’époque une pâture à l’angle du plateau, en contrebas du village. Le premier marché du mardi y eut lieu le 14 mars 1423. La rue des Fauries était étymologiquement la « rue pour sortir » [J.-P. Bernard ; mais plus probablement la « rue des forges » - P.G.]. Le « bourg » (haut Livron actuel) correspond à l’extension de ce village disparu, sur une sorte de plateau qui descend en pente douce vers le nord. Il est beaucoup plus exposé au vent du nord, glacial en hiver.

La route royale au XVIe siècle était sur l’actuelle rue de la Sablière. Le pont du XVIIe précédant le pont sur la Drôme d’aujourd’hui (XIXe s.) était environ à 100 mètres en amont. (J.-P. Bernard)

 

Loriol (occ. L’Auriòu) : il est certain que le « l » initial est un article agglutiné.

        1) Voir Oriol – 2) P.ê. Lo Riol (« le ruisseau ») – 3) Rac. pré-IE ur (eau, cf. basque).

        Exclus : 4) lat. aureolum (doré) ; 5) du loriot, l’oiseau.

        Cf. Loriol-du-Comtat/Vaucl. ; Oriol-en-Royans/Dr., Auriol/BdR, Auriolles/Gir., Saint-

        Alban-Auriolles/Ardc ; le Lauriol, affl. Vidourle (Gard).

 

Luc-en-Diois : Lucus Vocontiorum puis Luco Augustii (Peutinger), du lat. lucus (lieu sacré).

        (Quelques origines… 2006).

        Cf. Luc/HP, Luc/Av., Luc-sur-Aude/Aude, Luc-sur-Orbieu/Aude, Les Lucs-sur-

        Boulogne/Vdée, Lucq-de-Béarn/PA, Le Luc/Var.   

 

Lus-la Croix-Haute : Lunis 1022, Luns 1201, de *Lunus NP gaulois (Dauzat-Rostaing -

        Bouvier)

 

 

* Machine (Col de la – com. Saint-Jean-en-Royans) : à l’accès sur le plateau du Vercors de la

        reculée de Combe-Laval, ce col évoque le souvenir d’un engin à cable qui faisait descendre de

        la falaise le bois de la forêt.

 

Malataverne : ad fontem Mala Taverna 1487 : « mauvaise taverne », du lat. taberna (échoppe,

        cabane de marchand, boutique) => anc. fr. XIIIe s. taverne (lieu où l’on sert à boire, cabaret,

        buvette). Cf. Malataverne/Gard (ham. d’Alès).

 

Malissard : Mal Eyssart 1514 : mauvais essart (i.e. terre défrichée, gagnée sur la forêt).

 

* Malossanes (Les – quartier rural Chatuzange-le-Goubet) : du prov. malaussèna (tuf, argile bleue

        X. de Fourvières) => poudingue => terrain formé de petits caillous adhérant ensemble (J.

        Astor). Cf. Malaucène/Vaucl., Malaussène/AM, Malaussane/PAtl.

 

* Mantaille : Mantelum villa 858, Mantalo 859. Boson s’y fit élire roi de Provence en 879.

        (Bouvier) Commune rattachée à Anneyron en 1809.

 

Manthes : Mantol 1333, 1) du gaul. mantalo : route (Bouvier) [ou chemin (J. Vendryès),

        carrefour (C. Jullian) ?]

                                         2) plutôt du gaul. mantula : demeure, habitation. (P.G.)

 

Margès : Mariacum 1163 (!), Marjais XIVe s. P.ê. du gaul. marga (marne).

        Cf. Les Margillières/Dr.

 

* Margillières/Marles (Les) : du gaul. margila : marne, argile. Cf. Margès/Dr.

 

Marignac : Maliniac 1173, Marignac 1193, vrais. domaine d’un Malinius, NP.

 

* Marles (Les – Alixan) : voir Margillières.

 

Marsanne : Marsana 1178 (charte de fondation de l’abbaye de Bonlieu), de Marcius NP dérivé de

        Marcus (J. Astor) + -anus ; de Martianus NP (Bouvier).

        Cf. Marsannoux/Ardc (hameau de Vernoux).

 

Marsas : de Martius NP. (J. Astor)

 

* Mazenc : voir La Bégude-de-Mazenc.

* Menée (village et col, com. Treschenu) : col de Menui XIIIe s. Il sépare le Diois du Trièves

        (1457 m)  et porte le nom du hameau de Menée qui fait partie de la commune  de Treschenu-

        Creyers (avec Mensac, Bénevise, Les Nonières et Archiane). En anc. fr., chemin pris par le

        gibier poursuivi par les chasseurs => sonnerie de cor. Du lat. pop. minare (pousser des bêtes

        devant soi en criant).

          Bien moins prob. (F. Falc’hun) d’un mot gaulois signifiant "montagne" car v.bret. monid, breton menez

          (montagne).

 

* Mensac (hameau Treschenu-Creyers) : suff. de domaine gallo-romain. Cf. Mens/Is. (Minicius).

        Voir Treschenu.

 

* Mercurol : Mercurius, dieu romain + gaul. ialo (clairière). Fusion avec Veaunes (au NE) le 1er

        janvier 2016 pour former la commune de Mercurol-Veaunes (2000 h + 300 h env.).

        Voir Veaunes.

 

Mérindol-les-Oliviers : de Merindolio 1220.

        1) De l’occ. miral/miralh (poste de guet, d’où l’on regarde) + dim., cf. miranda (belvédère),

        mirador (tour de guet), du lat. mirari.

        2) De Merenda NP + ialo ?! (Bouvier)

        Cf. Montmiral/Dr., Mérindol/Vaucl. (de Merindolo 1221), Mirandol/Lot-Loz. (l.d.).

 

Mévouillon : villa Medullis et Medhulensis v. 1070, Medullium 1095, Medullone 1135,

        Medullio 1178 et 1286, Medulio 1293, castrum Medullionis. De la tribu gauloise des

        Médulles ? Mais on situe plutôt ceux-ci en Maurienne. Rapport avec la Méouge (*Medulica ?)

        qui ne la traverse pas ?

=> Au MA famille noble des Mévouillon, seigneurs de la Baronnie éponyme, qui dépendaient

directement de l’empereur et non du comte de Provence ou du dauphin. Elle était rivale de la Baronnie de Montauban, plus à l’est. La commune actuelle est un groupe de hameaux : Gresse (mairie), Le Col, Pelleret, Aumagne, La Farette.

 

* Meymans : village de la commune de Beauregard-Baret. Maesmans 1233. P.ê. du NP latin

        Maximus + suff. -anus. (Bouvier)

 

Mirmande : Mirmanda 1184, de l’anc. fr. fin XIIe, orig. méridionale,  

        mirande/mirmande/marmande et milmande : maison ou place fortifiée permettant

        d’observer ; 1) du latin mirari, regarder, observer (Nlle revue d'onomastique n° 25 à 28,

        1995) ;

        2) ou de l’occ. mermar, diminuer + gérondif lat. -anda, qui sert à, qui est destiné à. Il s'agit

        généralement d'un palais mérovingien ou carolingien (Toponymie de la France, A Vincent,

        1937)  

        3) ou de la rac. pré-IE (cf. basque mendi) ou celtique (cf. bret. menez) mend- (montagne,

        colline).

        Cf. Marmande/L&G (Myremande 1242, Mirmanda 1254).

 

Miscon : ? - Suff. ligure -isc- + gaul. -on ?

 

* Molières-Glandaz : situé au pied du Glandasse (2041 m), d’une base celtique *gland (vallée ?).

        Fusion en 2016 avec Aix-en-Diois dans la nouvelle commune de Solaure-en-Diois.

        Cf. Glandage/Dr. ; col du Glandon (Savoie).

        

Mollans-sur-Ouvèze : Molans 1060, du gaul. *Mediolanum. (Bouvier) Cf. Meylan/Is.

 

Montaulieu : castrum de Montolio 1222, de monte Olivo 1284.

 

Montchenu : du lat. canutus (blanc). Mais voir aussi Treschenu.

 

Montéléger : Castrum montis Lagerii 1157, de Saint Léger ou Leodegar, évêque d’Autun au VIIe

        s. ?

 

Montélier : Montelles XIIe s., Montilisii 1157, Montellisium 1199 < *Montillium (le petit mont).

        Les travaux de création de la ligne TGV ont permis la découverte d’une ancienne forge au lieu-

        dit Claveysonnes, au nord-ouest du village (publication 2002).

 

Montélimar : Mansio Acuno de l’Itin. de Bordeaux, IVe s. – Nom actuel de Montillium (1175),

        petit mont, colline, Montellum Aymardi (1255) d’après la famille des Adhémar, nom

        germanique (Adal, noble + mar grand, célèbre). Voir La Garde-Adhémar.

 

Montjoux : Castrum Montis Jovis 1278.

 

Montmaur-en-Diois : Montis Majoris 1165 (mons major : le mont le plus grand), puis Montis

        Mauri 1442 (attraction de maurus, noir).

 

Montmeyran : Mons Marianum ?

 

Montmiral : castrum Montis Mirati 1100, de Montemirato XIIe s. De l’occ. miral (lieu attirant le

        regard [J. Astor] ou d’où l’on a une belle vue). Cf. Mérindol-les-Oliviers/Dr.

 

Montoison : Mutatio Cerebelliaca de l’Itin. de Bordeaux 333.

 

Montrigaud : Mont + Rigaud, NP d’origine germanique (Bouvier). En 1842, la section de

        Charraix, à l’ouest, fut détachée pour être réunie à Saint-Christophe-et-le-Laris.

 

Montségur-sur-Lauzon : de l’occ. mont segur (mont sûr, auquel on peut se fier), du lat. securus

        (sans inquiétude, tranquille), de cura (souci).

        Cf. Montségur/Arge.

 

Montvendre : Castrum Montis Veneris 1157.

 

Moras-en-Valloire : Moras 995, Morasium 1474, situé sur un coteau qui domine de vastes marais

        en partie asséchés. Du germ. muor, "marais, tourbière". (Blätter des Vereines für

        Landeskunde, A. Mayer, 1888), cf. néerl. moer, "marais", v.all. muor., all. Moor, "tourbière,

        marécage", angl. moor.

        Cf. Moras/Is. sur les bords d'un lac, Mours, Morestel/Is. (Morestellum) sur un coteau

        dominant des marais ; Le Mouroux, Les Moures, etc. Tous ces noms viennent de

        mora/morus, "marais", en bas lat. (Bulletin de la Soc. dép. d'archéol. et de stat. de la Drôme,

        vol. 5 à 6, 1870)

 

Mornans : du bas lat. maurus : sombre (comme un Maure) + gaul. nanto : vallée. Cf.

        Mornant/Rh.

 

Motte (La) : de l’occ. mota (butte, colline isolée) <=> fr. motte (au MA tertre artificiel sur lequel

        on bâtissait une tour), du gaul. motta (butte, tertre). Cf. irl. mota.

 

Motte-Chalençon (La) : voir Motte (La) + ligure calanco (ravin où coule un torrent ou grand

        éboulis sur une pente montagneuse), dérivé de cala (abri rocheux).

 

Motte-de-Galaure (La) : voir Motte (La) ci-dessus + nom de la rivière.

 

Motte-Fanjas (La) : Motta Subterior 956, Mota dou Fangiar 1208 ; gaul. motta, tertre +

        Fanjas (dépression marécageuse). Cf. Le Fangeas/HA (ham. Pelvoux), Les Effangeas/Ardc

        (ham. Saint-André-en-Vivarais).

 

* Mottet (com. Hostun) : butte témoin en avant de la bordure ouest du plateau du Vercors.

        Dim. de l’occ. mota (butte, colline isolée => tertre artificiel au MA), du gaulois motta.

 

Mours-Saint-Eusèbe : 1) Mors et Murs du XIe au XIVe s. ; du germ. muor, "marais, tourbière".

        (Blätter des Vereines für Landeskunde, A. Mayer, 1888), cf. néerl. moer, "marais", v.all.

        muor, all. Moor, "tourbière, marécage", angl. moor. Le village est près des marais que

        formaient les eaux de la Savasse.

                                     2) Eusèbe, évêque de Césarée mort en 340 dont les reliques sont vénérées à

        Vézelay depuis 863. Cf. Moras.

 

Mureils : Muroil 1513. De Marius NP (?) + gaul. ialo. (Bouvier)

        Cf. Murol/PdD (Murol 1373), Murols/Av. (Murolis 1383) attribués à d’anciens remparts. (J.

        Astor)

 

 

* Nonières (Les – hameau de Treschenu-Creyers) : viendrait après aphérèse du lat. anoniera

        (magasin de blé) selon R. Geuljans. Cf. Les Nonières/Ardc, Peyrat-la Nonière/Cr.

        communes ; rue des Noniers à Guilherand-Granges/Ardc.

 

* Novézan (hameau de Venterol, au N.O.) : Novaisano 1191.

 

Nyons : Noiomagos IIe s. i.e. Noviomagos, "le nouveau marché". Cf. Nyon (Noviodunum), canton

        de Vaud en Suisse.

 

 

* Oches (Les) : du gaul. olca : bonne terre labourable, jardin clos.

 

Ollon : Avalono 1252 : du gaul. aballo, pommier – X.D. 

        Cf. Aulon/Cr.-HG-HP, autre étym., de NP Aulus (A. Nouvel).

 

Omblèze : Umblicis 1173, Umblezes 1190 : nom obscur. Du lat. umbilicus (nombril) pour

        désigner un passage étroit ?

 

* Onay (Saint-Laurent-d’Onay) : *Onniacum, du gaul. onno : frêne.

 

Oriol-en-Royans : Auriolum 1123, Oriol 1152, ce nom indique généralement la présence d’une

        source. Prob. rac. url-/urel- variante du dial. oule, du lat. olla (marmite).

 

Orcinas : soit du gaulois orcos (porc) soit plutôt du latin ursus (ours). 35 hab.

        Cf. Vallorcine/HSav. (vallis Ursina).

 

Ourches (au pied du Vercors au niveau d’Upie) :

                1) serait une déformation de « ouche », du gaul. olca (bonne terre, verger), *olcho ayant

        évolué en *orcho (Bouvier p. 160) mais cette hypothèse est purement gratuite en l’absence

        d’une telle forme ancienne et J.C. Bouvier en doute lui-même parce que Ourches n’est même

        pas dans la zone franco-provençale. Cependant, olca a donné orchard (verger) en anglais.

                2) du gaulois orcos (porc) comme Orches/Vien. (Quelques origines… 2006 - P.G.)

                3) du lat. ursus (ours) comme dans Orcières. (P.G.)

 

* Ourouse (montagne d’Izon-la-Bruisse) : de l’occ. auros-osa (venteux, exposé à la bise) de l’occ.

        aura (vent), du grec et du latin.

        Cf. L’Aurouse/Is., sommet du Trièves, Montagne d’Aurouze/HA dans le Dévoluy.

 

* Paillasse (La – hameau d’Étoile) : de l’occ. palhassa, paillasse ; ou palhàs, paille en bourre pour

        litière ou toit de chaume - p.ê. parce qu’on y gardait les bêtes pour la nuit ? -, de palha, paille.

 

* Pale (La – au sud de Die) : rad. pré-IE PAL : escarpement. Cf. Le Pal/Ardc.

 

Parnans : villa Parthenis 606 (!), puis au MA Pernans, Pernancum…

                 1) de *Perna NP (J. Astor) ;

                 2) prob. de Perennis NP (Bouvier) ;

                 3) parro + nanto (A. Longnon in G. Taverdet).

        N.B. occ. perna (jambe, fesse ; fente, fissure), du lat. perna (cuisse, jambon).

        Cf. Pernand-Vergelesses/CdO (Pernant 1154).

 

* Pautet (Le – com. Chatuzange-Le Goubet) : de l’étymon *palta, marécage, boue (FEW 7, 522)

  bien représenté dans les Alpes. (H. Bessat et C. Germi)

 

Pègue (Le) : Castrum de Opigho 1165, Opegue 1178, Oppegue 1324. Du lat. oppidum (? – J.

        Astor)

 

* Pennafort (Montagne de – com. Bellecombe) : de l’occ. pena (tête, extrêmité, sommet rocheux),

        du gaulois pennos. (X.D.)

 

Penne-sur-l’Ouvèze (La) : de l’occ. pena (tête, extrêmité) (Bouvier), du gaulois pennos. (X.D.)

 

Pennes-le-Sec : de l’occ. pena (tête, extrêmité) (Bouvier). Cas unique en France, la totalité du  

        territoire communal appartient à un seul propriétaire. Voir Penne-sur-l’Ouvèze (La).

 

* Pertuis (Le – l.d. Saoû) : de l’anc. fr. pertuis (ouverture ; passage étroit, petit col - DAFL,

        Pégorier), du lat. pertusus, part. passé de pertundere (trouer, percer). Cf. Col du Pertuis  

        (com. Dieulefit), Le Pertuis/HL (com.). Dans le Midi, on dit plus souvent "pertus" : Le

        Pertus/AHP (com. Allos), Le Perthus/PO (com.).

 

* Petit-Paris : inclus dans Saint-Nazaire-le-Désert en 1966.

 

Peyrus : de l’occ. pèira (pierre) + suff. -os = pierreux, lieu pierreux.

        Cf. Peyrusse/Av.-Cant., La Pérusse/AHP. (J. Astor)

 

* Peytieux (Châteauneuf-de-Bordette) : castrum de Pictavis 1023 (charte de donation - Wikip.)

 

Piégon : « le puy de Hugon » (Bouvier)

 

Piégros-La-Clastre : Podium grossum 1332. Piégros est la partie haute de la commune où se

        trouve le château médiéval ; à la Clastre en bas, près de la riv. Drôme, vivaient les moines.

        Réunion en 1872. Voir Clastre (La).

 

Pierrelatte : Petra Lata 1136, oc. pèira lada/lata (pierre large). Cf. Peyrelade/Av.

 

* Pilhon (Le – hameau  de Val Maravel) : Alpilione, rac. pré-IE ALP. Inclus dans Val-Maravel en

        1972.

 

Pilles (Les – au bord de l’Eygues à 6 km en amont de Nyons) : tire son nom de deux rochers en

        forme de pyramide, ou « piles », formant l’entrée de l’étroit défilé où est bâti le village.

        (Wikip.)

 

* Pillouses (Col de –, au-dessus de Romeyer) : de l’anc. fr. peleus (gazon, XIIIe s.) du latin

        pilosus.                                           

 

* Pizançon (ham. Chatuzange-le-Goubet) : suff. ligure -anc + suff. gaulois -on. Inclus dans

        Chatuzange en 1892.

 

Plaisians : Plazianum 1216, de Platius NP d’origine grecque (de platos, large) (J. Astor) ou de

        Plac… idus (inscr. Ier s. – Bouvier)                                                                                             

 

Plan-de-Baix : Eccl. de Bais 1296, Bast. de Bavio 1332 : Le Baix est un l.d. du plateau du Vellan

        dont la falaise domine le village actuel. De la rac. pré-IE bals (lieu escarpé) ?

 

Poët (Le - 4 communes dans la Drôme, voir Liste 4) : forme locale de puèch, toponyme occ.

        classique, du lat. podium (lieu élevé, éminence).

 

Poët-en-Percip (Le) : résidence au MA de Dame Percipia, de la famille des Mévouillon. Ancienne

        capitale historique des Baronnies avant (Le) Buis. Voir Mévouillon.

 

Pommerol : de l’occ. pomairòl (pommeraie), du bas lat. pomarix/pomarium (verger), de pomum

        (fruit). (J. Astor) – 194 h en 1793 => 19 h en 2013 ! (Wikip.)

        Cf. Pomayrols/Av. (Pomeriol 961), Pomérols/Hlt (villa Pomariolo 954-982).

 

Ponet-et-Saint-Auban : Villa Paoneti 1210. Ponet contraction de pavounet (petit paon). (Bouvier)

 

Ponsas : de Potius NP. (J. Astor)

 

Pont-de-Quart (Aix-en-Diois) : à 4 milles (près de 6 km) en amont de Die sur la route de la vallée

        de la Drôme. Cf. Saint-Julien-en-Quint/Dr.

 

Pontaix : Pontays début XIIIe s. <= *Pontem aquis (?). (Bouvier) Selon J.-N. Couriol, « l’étroitesse

        du passage dut imposer très tôt la présence d’un pont qui donna son nom au site. » Le ‘x’ ne se

        prononce pas.

 

Portes-lès-Valence : locus de Portis 1100. Sur la carte de Cassini (XVIIIe s.), Portes est un

        modeste hameau situé au bord de la route à l’entrée nord de la ville actuelle (à hauteur de

        Chaffine). La commune de Fiancey, située entre Valence et Étoile est créée sous la Révolution

        (1790) et Portes n’en est qu’un hameau. Son développement au XIXe s. est lié au

        développement du rail avec la gare de triage et le dépôt de réparation des locomotives. Ce n’est

        qu’en 1908, avec le détachement de 300 ha de la commune de Valence et 200 ha de celle

        d’Étoile, qu’elle prend le nom de Portes-lès-Valence.

         À partir de là, le premier maire fut durant quatre mois Louis Bouveron, maire de Fiancey depuis 1904 (mai-

         septembre) ; le second Henri Artaud, élu en novembre, qui fit voter l’interdiction des processions et manifestations

         religieuses sur le territoire communal « afin d’assurer le bon ordre, la tranquillité publique et la commodité de la

         circulation. »

        Portes devient chef-lieu de canton en 1973.

        

Poyols : de l’occ. pujol (monticule), du lat. podium.

 

Pradelle (Diois) : de l’occ. pradel (prairie naturelle), du lat. pratellus (petit pré).  

 

Puygiron : Pigeron 1328, avec puy, de podium (lieu élevé) + giron d’explication incertaine : 1)

        pièce d’étoffe en pointe => la tunique ou la robe elle-même, du francique (DAFL) ; 2) occitan

        girón (béton) ; 3) lat. gyrus (cercle que l’on fait faire au cheval dressé), du grec = « Mont

        rond » ; 4) Podium *Giraudonis, d’un certain Giraud Adhémar qui en aurait été le propriétaire

        (cf. Rochechinard). Des fouilles ont révélé l’existence d’une villa gallo-romaine.

 

 

Quint : voir Saint-Julien-en-Quint.

 

 

* Rac : Rac 920-930. Village d’origine de Malataverne sur un promontoire rocheux dominant la

        plaine d’env. 60 m. Chef-lieu transféré en 1891. Tombes gauloises et villas romaines.

        Étym. : 1) rach, appellatif de ruisseau, de l’occ. rajar/rachar (jaillir, former un jet, ruisseler),

        peut-être concernant la source du lieu (J. Astor – Dict. Alibert), cf. Camp de Rachs/Gard (com.

        Saint-André-de-Valborgne, avec nbreux ruisseaux), le Razal/Gard, affl. Vis.

                     2) Nom en rapport avec la position de promontoire (site de l’ass. locale).

 

* Ranches (Les) : du rad. pré-IE RANC : barre rocheuse.

 

Ratières : de Ratherius, évêque de Valence au IXe s., qui s’y serait réfugié pour fuir les incursions

        sarrazines. Cependant, ce nom ne figure pas dans la liste officielle des évêques de Valence.

        Une autre étymologie rapproche le nom du village du gaulois rate (rempart, mur d’enceinte =>

        forteresse). Donjon octogonal du XIIe s. sur un tertre.

 

Réauville : Regalis villa 1281. Fondation royale au Moyen Âge réalisée pour la mise en valeur de

        la terre, la protection du territoire et la propagande du souverain.

 

* Reculais : hameau d’Arthémonay au bord du ruisseau le Chalon.

 

Reilhanette : Relliana 1300, de Regilius ou Regulus. (J. Astor, J.-C. Bouvier)

 

Rémuzat : Remusaco 1251, 1) du NP pré-lat. Remutius. (A. Nouvel p. 18)

        de l’occ. remosat/remausat (serré, ramassé) relatif à la forme du village. (Bouvier)

 

Répara-Auriples (La) : fusion des deux communes en 1992. Elle est formée de trois hameaux : Le

        Péage, Les Lombards, La Répara.

 

Rimon-et-Savel : 1) de Rigmund, NP germanique. (Bouvier)

                              2) Savel de l’occ. savèl (sable), du lat. sabulum. (J. Astor) Cf. Mayres-Savel/Is.

 

Roche-de-Glun (La) : Rocha de Glom 1191, La Rocha de Gluin 1194, Rupes de Clen 1262.

        D’un rocher surmonté d’un donjon qui se trouvait au milieu du Rhône en face de Glun

        (Ardèche). Glun : p.ê. du celtique glen (vallée), cf. bret. glen, gallois glynn, irl. gleann (id.).

        La Roche-de-Glun était au Moyen Âge (XIVe s.) la seule paroisse au nord de l’Isère qui

        dépendît de l’évêque de Valence.

 

Roche-Saint-Secret-Béconne : Roche (du rocher des Aures) +  Saint-Secret (chapelle du XIIe s.)

        + Béconne (village à 3 km dominé par un château du XIVe s., en ruines), du gaul. becco (bec  

        => sommet en forme de bec).

 

Roche-sur-le-Buis (La) : à 4 km à l’est de Buis-les-Baronnies.

 

Rochechinard : de Rupe Chinardo 1174, Cast. Rupi Sinardi 1265, Rochechinart 1266 : Roche a

        ici le sens de château-fort comme souvent, Chinard doit être le nom du seigneur, d’orig. germ.

 

Rochefort-en-Valdaine : Castrum ruppe forti 1280, Rupefort 1291.

 

Rochefort-Samson : ad Sanctum Solutorem 1046, ecclesia Sancti Solutoris in mandamento de

        Rochafort XIIe s. Château médiéval de Rochefort perché sur un promontoire rocheux.

        Aujourd’hui en ruine, il fut détruit lors des guerres de religion.

        Samson dans la plaine : église signalée en 1046.

 

Rochefourchat : Rocha Forchat 1178, « Roche fourchue ». (Bouvier)

 

Rochegude : Roca Acuta 1236, Castrum de Rupe Acuta 1284 : « rocher aigu ». La paroisse faisait

        partie du diocèse d’Orange au Moyen Âge.

 

Romans : in loco nunccupante Romanis 860, locus qui dicitur Romanis 908 ;

        1) se serait dit d’une villa restée aux Gallo-Romains à l’époque barbare. (E. Nègre repris

        par J.-C. Bouvier)

        2) de Romanius, NP. (A. Nouvel p. 10, J. Astor p. 942)

 

Romeyer : Romeier 1178, sans doute le pays des ronces, du lat. rumex-icis.

 

Roussas : de *Russus NP. (J. Astor)

 

* Rousset-en-Vercors (com. Saint-Agnan) : Riusec 1179, Ruissec 1246, Castr. de Rivoseco

        1318. Nom primitif du hameau : Les Bastets. Site premier près de la chapelle Saint-Alexis.

        Cf. Rousset-les-Vignes/Dr.

 

* Royans : Roianensis ager XIe s., pagus Roianensis 1040, du dieu gaulois Rudianus, « le

        Rougeaud ».

 

Roynac : de *Rutenus, NP + -acos. (Bouvier)

 

 

Saffrières (Les – l.d. com. Échevis) : mot local du Vercors s’appliquant à une sorte de roche

        tendre de type molasse. (R. Truc, Les NL du Vercors)

 

Saillans : Saillenz 1201, 1) à cause de sa « situation en pointe, en saillant au confluent du Riousset

        et de la Drôme, occ. salhent » ? (Bouvier 2002)

                                         2) De Salius, NP (A. Nouvel 1981 p. 12)

        Darentiaca ? Relais de la poste impériale romaine sur la route d’Augusta (Aouste) à Dea

        Vocontiorum (Die). Des sondages effectués par l’INRAP sur la route de Saint-Jean (1,5 km à

        l’ouest) en 2008 ont dégagé des vestiges romains datant du Ier s. AC : vaste cellier avec de

        grandes jarres, fours. Pour le moment, aucun indice ne permet d’associer formellement ces

        vestiges à Darentiaca, mentionné dans l’Itinerarium Burgalense/Itin. de Bordeaux écrit par un

        pèlerin anonyme vers Jérusalem en 333. Cette Mutatio est indiquée à 17,5 km d’Aouste (XII

        milles) alors qu’il n’y en a que 8,5 ! Mais les distances sont souvent exagérées.

        Cf. Darentasia = Moûtiers/Sav.

 

Saint-Agnan-en-Vercors : Cast. de Sancto Anihand 1374, Saint Anian XIVe s., église fondée

        sous ce vocable connu.

 

Saint-Andéol (ham. Claveyson) : reprend le nom du premier apôtre du Vivarais au IIe siècle. Né

        à Smyrne (Izmir en Turquie aujourd’hui), il fut avec d’autres envoyé par saint Polycarpe pour

        évangéliser en Gaule à la demande de saint Irénée (166). Il fut exécuté en 208 sur l’ordre de

        Septime Sévère. Son corps jeté dans le Rhône fut recueilli et enterré par une femme pieuse à

        Bergoiata, aujourd’hui Bourg-Saint-Andéol/Ardc.

        Cf. Saint-Andéol/Is., commune.

 

Saint-Christophe-et-Le-Laris : voir Laris (Le).

 

Saint-Ferréol-Trente-Pas : Sanctus Ferriolus in Baronniis 1391. Vieux village sur la colline, désert

        depuis 1921. Ferréol de Vienne est un saint dauphinois martyrisé en 303-304. Un autre Ferréol,

        fondateur de l’Église de Besançon, subit le martyre en 212.

        Trente-Pas fut ajouté en 1920 pour distinguer le village des quatre autres communes de ce nom

        (Haute-Garonne, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Haute-Savoie).

 

Saint-Julien-en-Quint : le nom de la vallée de Quint s’explique par la présence à ce niveau de la

        vallée de la Drôme de la 5e borne miliaire en partant de Die. Voir QUINT (PAYS) en Liste 3’.

        Cf. Quint-Fonsegrives/HG (de Quinto 1142), de la 5e borne miliaire à partir de Toulouse (à

        l’est). Septèmes-les-Vallons/BdR (in Septimo 1047) à la 7e borne depuis Marseille (au nord).

        Pont-de-Quart/Dr.

 

Saint-Martin-le-Colonel : « Colonel » serait le souvenir d’une anc. colonne, lat. columna, présente

        sur le territoire… (R. Truc).

 

Saint-May (vallée de l’Eygues) : autrefois Saint-Mary, porterait le nom de Marius, compagnon de

        saint Austremoine, qui exerça son apostolat en Auvergne et premier abbé de l’abbaye de

        Bodon à 2 km du village, cf. Saint-Mary-le-Plain/Cant. (J. Astor, Wikip.)

Saint-Paul-Trois-Châteaux : Augusta Tricastinorum (Pline III, 5, 6), du peuple gaulois des

        Tricastini, et non Tria Castra ou Tria Castella (remotivation) ; Saint-Paul IVe s., du nom de

        son premier évêque ; Urbs Tricastina Ve s. (Sidoine Apollinaire), Civitas Trecastininsis 517

        (concile d’Epaone), Civitas Tricastinorum 541 (concile d’Orléans), Ecclesia Tricassinorum

        570 (concile de Lyon), in episcopatu Tricastrino 610 (concile de Paris), etc. (voir G. Barruol

        p. 252-253)  

        Une inscription sur marbre, prob. apposée à la base d’une statue et trouvée en 1961 à Vaison,

        rue aux Colonnes, mentionne Antistia Pia Quintilia, flaminique de la colonia Flavia

        Tricastinorum… »

 

Saint-Rambert-d’Albon : Figlinis. (Peutinger d’après Quelques origines… 2006)

 

Saint-Vallier : Saint Valer 1204. (Charte)

 

Salettes : dim. de « Salles ». Cf. Salettes/HL.

 

Salles-sous-Bois : "Salle", demeure seigneuriale, résidence de plaisance, maison importante ayant

        une grande pièce qui pouvait servir de lieu d’accueil aux voyageurs (E. Nègre, J. Astor), du

        francique *sal (all. Saale : salle) => anc. fr. sale 1080 (pièce principale de la maison féodale).

        Par métonymie, le sens est passé de la « salle » à l’habitation où elle se trouve.

 

Saou : Villa de Saone 900. Serait de même origine que la Saône selon B. Foray-Roux.

        Camp gaulois sur la colline de Sissac et villas gallo-romaines dans la plaine du Roubion.

        Forêt de Saoû : synclinal perché d’orintation O-E, env. 12-13 km de long de Roche-Colombe

        au Veyou, pour 2-3 de large ; pratiquement fermé, seule ouverture au Pertuis. Sept biotopes :

        hêtraie-sapinière, chênaie-buis, landes et prairies subalpines, falaises (lavandes, genévriers…),

        ripisylve, gorge humide de la Grande-Combe, pâtures et champs du fond la forêt.  

 

Saulce : Salsa 1213, Sausse 1771 ;

        1) occ. sause, du lat. salicem (saule) (A. Nouvel) ou du gaul. salico. (X.D.)

        2) occ. saussa, lat. salsa (salée) indiquant une source salée. (Bouvier) Peu vraisemblable ici.

 

Sauzet : de Salicetto 1133. 1) de l’occ. sauset, coll. (saulaie, bois de saules), du lat. salix-icis (A.

        Nouvel - J.-C. Bouvier). Cf. Sauset/Gard-Lot.

 

Savasse (nord de Montélimar) : Savasia 1200, Castrum de Savacia 1291, Savassia 1291.

        Cf. Savas/Ardc et Savasse, NR affl. Isère.

 

Séderon : de Sedarono 1293, Saderono 1299, de Citronius, NP => *Citeronius ! (Bouvier)

 

Serves-sur-Rhône : de Cervia 1153, de Servius, NP. (Bouvier)

 

* Signols (Les - quartier de Livron) : du rég. signol : treuil, poulie, du lat. catena : chaîne (?) + suff.

        -iola. Quartier où il y avait un treuil pour tirer l’eau ou pour toute autre destination.

 

Solaure-en-Diois : commune née en 2016 de la fusion entre Aix-en-Diois (chef-lieu) et Molières-

        Glandaz. Origine du nom ?

 

Souspierre : Sopeyra 1219.

 

* Suchet (Le) : du gaul. ou pré-IE SUC : tas, sommet arrondi, notamment basaltique + dim.

 

Suze (non officiellement Suze-sur-Crest) : voir Suze-la-Rousse. La commune n’a pas de village

        portant ce nom, la population est très dispersée et la mairie se trouve au hameau des Jaux.

 

Suze-la-Rousse : Seuza 1162. Du gaulois *Segusa donné à des lieux élevés et fortifiés, formé de

        sego (force, vigueur) + suff. -usa. « La Rousse » s’expliquerait par la teinte ocre de la terre, ce

        qui est peu crédible. Donjon primitif bâti au XIIe s. sur un promontoire rocheux dominant le

        Lez et le village actuel. Le canton fut rattaché au Vaucluse en 1793 après la création de ce

        département puis réintégré dans la Drôme en 1800 ce qui fit apparaître l’enclave de Valréas.

        Cf. Suze/Dr., Suse/It. (Segusio), Suzette/Vaucl. (dim.), Sigonce/AHP (Seguntia),

        Sigüenza/Esp. (Seguntia), Sisteron/AHP (Segustero), même rac. étym.

 

 

Tain-l’Hermitage : Tegna IVe s., en territoire allobroge, de Tennius, NP. (Bouvier)

        -l’Hermitage fut ajouté au XXe siècle.

 

Taulignan : de Taulinius NP (J. Astor) voire Taurinus (Bouvier).

 

* Teppe (La – com. Tain et autres) : patois alpin teppa d’un rad. gaul. ou pré-IE : tertre

  d’alluvions caillouteux et peu fertile.

 

Tersanne : Tercina 1200, de Tertianus, NP. (Bouvier)

 

* Thine : voir Creux-de-la-Thine (Le).

 

* Tonne (La – com. Marsaz) : du gaul. tunna (outre de peau ou grand vase habillé de peau).

 

Touche (La - près de La Bégude-de-Mazenc) :

        1) mot anc. prob. pré-IE (*tusca) désignant un boqueteau généralement préservé entre les

        espaces défrichés.

        2) Éventuellement, rac. topon. pré-IE ou gaul. *tucca.

        Cf. Les Touches/Dr. (l.d. Saulce).       

 

Treschenu : Tres Canutis 1242, « trois chenaux », c’est-à-dire commune formée de trois vallées

        descendant de la montagne : les ruisseaux de Sareymond, de Combau et d’Archiane. La

        commune, formée des hameaux de Menée (église), Bénevise, Les Nonières (mairie) et

        Archiane, a fusionné en 1972 avec Creyers dont le hameau principal était Mensac.

        Voir Creyers.

 

* Truc (Le – l.d. Étoile-sur-Rhône) : très vieux terme désignant une butte, un tertre, un monticule

        au sommet arrondi (Alpes, sud du Massif Central, Gascogne) ; lui-même variante de la base

        pré-IE cucc/tucc/tsucc désignant de petites élévations de relief.

 

Tulette : Tudeleta 998, 1) du lat. tutela (protection) + dim. -itta. (J.-C. Bouvier)

                                       2) de Tutela, divinité latine. (A. Nouvel p. 8)

        Rattachée à la France en 1563 après la première guerre de religion.

        Cf. Tudelle/Gers.

 

Ubac (L’ - l.d. Barsac sur le flanc nord du Clot d’Aurel) : de l’occitan ubac, côté, versant à

        l’ombre, mal exposé, mot passé en français, du latin opacus (sombre).

        Cf. Lubac/Ardc (ham. Saint-Jean-de-Muzols), Bois de l’Ubac/Ardc (com. Saint-Andéol-de-  

        Vals), Bois de l’Ubac/HA (com. Baratier)…

 

Upie : d’Ulpianus, NP. (Bouvier)

 

 

* Vacherie (La – com. Le Chaffal) : principal hameau de la commune du Chaffal.

        Cf. La Vache, ancien nom de Beauvallon/Dr.

 

Valaurie : Valauria/Vallauria 1291, de valle aurea 1147 (vallée dorée). (Bouvier)

 

Valdrôme : Vallis Drome 1059. Commune où la Drôme prend sa source, dans la Montagne de

        l’Aup qui fait la limite avec les Hautes-Alpes.

 

Valence (occ. Valença) : la Ventia de Dion Cassius (HR XXXVII, 47, 2), auteur grec du début du

        IIIe s., semble correspondre à Valence quand il raconte la révolte des Allobroges (vers 62

        AC) : soit c’était son nom avant l’occupation romaine, soit il a été corrompu par les copistes

        comme Solo/Solonion (pour Soio : Soyons) dans le même récit.

          S’il y en eut un, le village gaulois était situé à l’angle sud-ouest de la terrasse dominant le Rhône où se trouve

          aujourd’hui le musée (ancien palais épiscopal) et la place des Ormeaux. C’est un remarquable site de défense,

          contrôlant le fleuve et relativement abrité du vent dominant. La cathédrale est construite sur la bordure nord de

          ce site primitif.

          La cité romaine a été fondée vers 50-30 AC, peut-être en lien avec l’aménagement de la Via Agrippa vers 38,

          sans doute à l’intention de vétérans de l’armée. L’urbanisme fut profondément étendu et réorganisé sous Auguste

          et la ville entourée de  remparts vers 15 AC. On pense que le forum devait se situer entre la rue du Théâtre et la

          rue de Vernoux actuelles. Après Vienne, Ammien Marcellin cite Valence avec Arles parmi les villes les plus

          remarquables de la province.

          Dans le chœur de la cathédrale se trouve la IIIe ou IVe borne milliaire, datée de 274, en réemploi. [Voir Étoile]

        La naissance de la cité avait été précédée par les camps militaires du plateau de Lautagne à la toute fin du IIe

          siècle AC. Des fouillles menées depuis 2013 sur ce plateau situé au sud-est de Valence ont révélé la présence de

          cinq camps romains échelonnés entre 125 et 50 AC. 80 fours creusés à même le sol, les restes de 300 amphores,

          une meule à grain, etc, y ont été retrouvés.

          

        In agro Cavarum, Valentia v. 65 (Pline III, 36), Julia Valentia IIe s. (Ptolémée II, 10, 7),

        Valentia fin IIIe s. (Itin. d’Antonin), Civitas Valentia 333 (Itin. de Bordeaux), Valentia IVe s.

        (Peutinger), Valentia IVe s. (Ammien Marcellin XV, 11, 14), Civitas Valentinorum début Ve s.

        (Notitia Galliarum), Valentina urbs Ve s. (Sidoine Apollinaire), Valentiam urbem 566

        (Grégoire de Tours).

        Le nom en forme de participe verbal rappelle les fondations de la République romaine  

        (Fidentia, Placentia, Potentia) : ce nom latin, la centuriation de la plaine et l’absence de traces

        d’occupation indigène suggèrent plutôt une fondation romaine ex nihilo (selon Ph. Ravit). La

        ville fut cadastrée avant 50 AC selon M. Clavel-Lévêque.

        

Vassieux : Vaciu 1228, Vacinum 1231, Vacivum 1245. 1) Dauzat propose Vacivum, vide, mais on

        peut en douter. – 2) de l’occ. vacieù, partie d’un troupeau qui ne produit ni agneaux ni lait

        (TDF). (Bouvier)

 

Vaugelas (com. Valdrôme, Alixan, Mercurol) : « vallée gélée ». (Bouvier)

 

Vaunaveys-La Rochette : vau de vallis (vallée) + pré-IE nava (vallée encaissée dans un plateau ?

        plateau ?)

        Cf. Vaulnaveys-le-Bas/Is. (Valle Navisio, Valnaves XIe s.) et Vaulnaveys-le-Haut/Is. (val +

        navis ?)

 

* Vaures (Les – com. Allex) : de l’occ. vabre/vaur (ravin) du gaulois vobera.

 

* Veaunes (com. Mercurol-Veaunes) : villa Vedena 908, Veana 1344. 1) du gaul. vidu (bois) ; 2) de l’oronyme ligure *veden-. Fusion avec Mercurol le 1er janvier 2016.

 

* Vées (Les – com. Chantemerle-les-Blés) : in Leveon 1344.

 

Venterol : de Venteriolo 1060, de la rac. oron. pré-IE VAN-/VIN-. (A. Nouvel)

        Cf. Venterol/AHP (mais code postal 05 - Venterolo 1045)

 

* Verchères (com. Montéléger) : du gaul. vercaria : terrain attenant à la maison.

 

Verclause : Vallis clausa 1162 (vallée fermée). (Bouvier)

 

Vercoiran : "castrum seu territorium Vercoyrani" 1276 et "castrum Vercoirano" 1284. (Wikip.)

        À proximité, oppidum sur le plateau de Sainte-Luce.

                     1) Pourquoi pas ver-corios, "grande armée/troupe", comme uertmao-cori,

        "excellentes troupes" ;

                      2) autre possibilité : nom d'un chef,  ver + corionos, "chef d'armée".

        Cf. Vercorin/CH, Valais : Vercoreins 1241, village perché comme celui de la Drôme (Les

        Alpes & leurs NL : 6000 ans d'histoire ? Les appellations d'origine pré-européenne, P.-L.

        Rousset, 1988) D'après l'extrait, affiché en très petits caractères, j'ai cru comprendre que, pour

        l'auteur, on combine gaul. ver- avec rac. car-, roche, pour aboutir au sens de "Grande

        Montagne". (P.G.)

 

* Vercors : Vercorsium 1231, de Vercoriis 1293, de la tribu voconce des Vertamocorii dont le

        territoire allait jusqu’aux gorges de la Bourne (Barruol). À l’origine, le mot désignait

        seulement le canton de La Chapelle-en-Vercors, soit approximativement le Vercors drômois.

        C’est le géographe Raoul Blanchard qui, dans les années 1920, élargit l’acception du terme à

        l’ensemble du massif des Préalpes dauphinoises.

        On n’a retrouvé sur le plateau aucun vestige antique.

 

* Vermenelle (La - com. Allex) : du lat. virminem (acc. - osier) + dim. fém.

 

Véronne : Veronne 1163, castrum de Verona 1201 (E. Nègre). Sans doute du rad. hydron. pré-IE

        var/ver (Var, Vair, Vère, Véore, Vière) + suff. -on (Véron, Veyron, Aveyron) dans sa forme

        féminine.   

        Vallée du Riousset qui descend du Vercors et se jette à Saillans. 38 habitants, pas de village.

        Principaux hameaux : Les Boissiers (où se trouve la mairie) et Les Blaches.

 

Vers-sur-Méouge : Verdis 1274. Devrait venir du masc. vern, "aulne", la forme médiévale, écrite

        à partir de la prononciation locale, ayant subi l'influence de l'adj. "vert". (NL du Dauphiné, J.-

        C. Bouvier, 2002) 8 communes portent ce nom en France. Cf. Vert/Lot < celt. *verno (aulne –

        Topon. gasconne, B. et  J.-J. Fénié).

 

Vesc : Vaiesch 1113, Vaesc 1183. 1) Oronyme ligure. Plus vraisemblable que :

                                                         2) évolution tardive par aphérèse d’« évesque » (J. Astor p. 135

        - M.-T. Morlet pour les NP) : devait être une terre épiscopale. Cf. Le Vesque/Dr.

 

* Vesque (Le – ham. Ballons) : voir Vesc.

 

Vinsobres : de Vinzobrio 1137, du rad. précelt. ligure vin(t)- (hauteur) + briga (village perché) –

        tautologie. (Dauzat, P. Fabre p. 214)

        Cf. Venterol, Vanosc, Les Vans.

 

Volvent : de Volvenco 1080, Volvento 1128. Pour X. Delamarre (NL celtiques, 2012), d’un

        composé gaulois *volo-vento (abattoir d’en bas) avec volo- (bas, inférieur - et non vo- ?) +

        venton (abattoir, aire de sacrifice) : extrêmement audacieux !

 

Voupe (com. Chatuzange-le-Goubet) : de l’anc. occ. volp (renard) du lat. vulpes.

        Cf. Les Voupes/Dr. (mansus de Vulpa 1165 - com. Bésayes)

 

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