S – Étymologie des noms de lieux de la Drôme

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Saffrières (Les – l.d. com. Échevis) : mot local du Vercors s’appliquant à une sorte de roche

        tendre de type molasse. (R. Truc, Les NL du Vercors)

 

Saillans : Saillenz 1201, 1) à cause de sa « situation en pointe, en saillant au confluent du Riousset

        et de la Drôme, occ. salhent » ? (Bouvier 2002)

                                         2) De Salius, NP (A. Nouvel 1981 p. 12)

        Darentiaca ? Relais de la poste impériale romaine sur la route d’Augusta (Aouste) à Dea

        Vocontiorum (Die). Des sondages effectués par l’INRAP sur la route de Saint-Jean (1,5 km à

        l’ouest) en 2008 ont dégagé des vestiges romains datant du Ier s. AC : vaste cellier avec de

        grandes jarres, fours. Pour le moment, aucun indice ne permet d’associer formellement ces

        vestiges à Darentiaca, mentionné dans l’Itinerarium Burgalense/Itin. de Bordeaux écrit par un

        pèlerin anonyme vers Jérusalem en 333. Cette Mutatio est indiquée à 17,5 km d’Aouste (XII

        milles) alors qu’il n’y en a que 8,5 ! Mais les distances sont souvent exagérées.

        Cf. Darentasia = Moûtiers/Sav.

 

Saint-Agnan-en-Vercors : Cast. de Sancto Anihand 1374, Saint Anian XIVe s., église fondée

        sous ce vocable connu.

 

Saint-Andéol (ham. Claveyson) : reprend le nom du premier apôtre du Vivarais au IIe siècle. Né

        à Smyrne (Izmir en Turquie aujourd’hui), il fut avec d’autres envoyé par saint Polycarpe pour

        évangéliser en Gaule à la demande de saint Irénée (166). Il fut exécuté en 208 sur l’ordre de

        Septime Sévère. Son corps jeté dans le Rhône fut recueilli et enterré par une femme pieuse à

        Bergoiata, aujourd’hui Bourg-Saint-Andéol/Ardc.

        Cf. Saint-Andéol/Is., commune.

 

Saint-Christophe-et-Le-Laris : voir Laris (Le).

 

Saint-Ferréol-Trente-Pas : Sanctus Ferriolus in Baronniis 1391. Vieux village sur la colline, désert

        depuis 1921. Ferréol de Vienne est un saint dauphinois martyrisé en 303-304. Un autre Ferréol,

        fondateur de l’Église de Besançon, subit le martyre en 212.

        Trente-Pas fut ajouté en 1920 pour distinguer le village des quatre autres communes de ce nom

        (Haute-Garonne, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Haute-Savoie).

 

Saint-Julien-en-Quint : le nom de la vallée de Quint s’explique par la présence à ce niveau de la

        vallée de la Drôme de la 5e borne miliaire en partant de Die. Voir QUINT (PAYS) en Liste 3’.

        Cf. Quint-Fonsegrives/HG (de Quinto 1142), de la 5e borne miliaire à partir de Toulouse (à

        l’est). Septèmes-les-Vallons/BdR (in Septimo 1047) à la 7e borne depuis Marseille (au nord).

        Pont-de-Quart/Dr.

 

Saint-Martin-le-Colonel : « Colonel » serait le souvenir d’une anc. colonne, lat. columna, présente

        sur le territoire… (R. Truc).

 

Saint-May (vallée de l’Eygues) : autrefois Saint-Mary, porterait le nom de Marius, compagnon de

        saint Austremoine, qui exerça son apostolat en Auvergne et premier abbé de l’abbaye de

        Bodon à 2 km du village, cf. Saint-Mary-le-Plain/Cant. (J. Astor, Wikip.)

 

Saint-Paul-Trois-Châteaux : Augusta Tricastinorum (Pline III, 5, 6), du peuple gaulois des

        Tricastini, et non Tria Castra ou Tria Castella (remotivation) ; Saint-Paul IVe s., du nom de

        son premier évêque ; Urbs Tricastina Ve s. (Sidoine Apollinaire), Civitas Trecastininsis 517

        (concile d’Epaone), Civitas Tricastinorum 541 (concile d’Orléans), Ecclesia Tricassinorum

        570 (concile de Lyon), in episcopatu Tricastrino 610 (concile de Paris), etc. (voir G. Barruol

        p. 252-253)  

        Une inscription sur marbre, prob. apposée à la base d’une statue et trouvée en 1961 à Vaison,

        rue aux Colonnes, mentionne Antistia Pia Quintilia, flaminique de la colonia Flavia

        Tricastinorum… »

 

Saint-Rambert-d’Albon : Figlinis. (Peutinger d’après Quelques origines… 2006)

 

Saint-Vallier : Saint Valer 1204. (Charte)

 

Salettes : dim. de « Salles ». Cf. Salettes/HL.

 

Salles-sous-Bois : "Salle", demeure seigneuriale, résidence de plaisance, maison importante ayant

        une grande pièce qui pouvait servir de lieu d’accueil aux voyageurs (E. Nègre, J. Astor), du

        francique *sal (all. Saale : salle) => anc. fr. sale 1080 (pièce principale de la maison féodale).

        Par métonymie, le sens est passé de la « salle » à l’habitation où elle se trouve.

 

Saou : Villa de Saone 900. Serait de même origine que la Saône selon B. Foray-Roux.

        Camp gaulois sur la colline de Sissac et villas gallo-romaines dans la plaine du Roubion.

        Forêt de Saoû : synclinal perché d’orintation O-E, env. 12-13 km de long de Roche-Colombe

        au Veyou, pour 2-3 de large ; pratiquement fermé, seule ouverture au Pertuis. Sept biotopes :

        hêtraie-sapinière, chênaie-buis, landes et prairies subalpines, falaises (lavandes, genévriers…),

        ripisylve, gorge humide de la Grande-Combe, pâtures et champs du fond la forêt.  

 

Saulce : Salsa 1213, Sausse 1771 ;

              1) occ. sause, du lat. salicem (saule) (A. Nouvel) ou du gaul. salico. (X.D.)

              2) occ. saussa, lat. salsa (salée) indiquant une source salée. (Bouvier) Peu vraisemblable

        ici.

 

Sauzet : de Salicetto 1133. 1) de l’occ. sauset, coll. (saulaie, bois de saules), du lat. salix-icis (A.

        Nouvel - J.-C. Bouvier). Cf. Sauset/Gard-Lot.

 

Savasse (nord de Montélimar) : Savasia 1200, Castrum de Savacia 1291, Savassia 1291.

        Cf. Savas/Ardc et Savasse, NR.

 

Séderon : de Sedarono 1293, Saderono 1299, de Citronius, NP => *Citeronius ! (Bouvier)

 

Serves-sur-Rhône : de Cervia 1153, de Servius, NP. (Bouvier)

 

* Signols (Les - quartier de Livron) : du rég. signol : treuil, poulie, du lat. catena : chaîne (?) + suff.

        -iola. Quartier où il y avait un treuil pour tirer l’eau ou pour toute autre destination.

 

Solaure-en-Diois : commune née en 2016 de la fusion entre Aix-en-Diois (chef-lieu) et Molières-

        Glandaz. Origine du nom ?

 

Souspierre : Sopeyra 1219.

 

* Suchet (Le) : du gaul. ou pré-IE SUC : tas, sommet arrondi, notamment basaltique + dim.

 

Suze (non officiellement Suze-sur-Crest) : voir Suze-la-Rousse. La commune n’a pas de village

        portant ce nom, la population est très dispersée et la mairie se trouve au hameau des Jaux.

 

Suze-la-Rousse : Seuza 1162. Du gaulois *Segusa donné à des lieux élevés et fortifiés, formé de

        sego (force, vigueur) + suff. -usa. « La Rousse » s’expliquerait par la teinte ocre de la terre, ce

        qui est peu crédible. Donjon primitif bâti au XIIe s. sur un promontoire rocheux dominant le

        Lez et le village actuel. Le canton fut rattaché au Vaucluse en 1793 après la création de ce

        département puis réintégré dans la Drôme en 1800 ce qui fit apparaître l’enclave de Valréas.

        Cf. Suze/Dr., Suse/It. (Segusio), Suzette/Vaucl. (dim.), Sigonce/AHP (Seguntia),

        Sigüenza/Esp. (Seguntia), Sisteron/AHP (Segustero), même étym.

 

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