L – Étymologie des cours d’eau de l’Ardèche

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La Lande : affl. rg Ligne, dép. de l’Ardèche (Chazeaux).

* Étym. : du gaul. landa, terrain découvert (=> breton lann, lande, ajonc).

 

La Langougnole : affl. rg Loire, dép. de l’Ardèche et de la Haute-Loire, env. 15 km. Elle prend sa source près de Lanarce, coule vers le nord en passant près d’Issanlas et Coucouron et se jette entre Lafarre (Haute-Loire) et Salette. La Langougnole est réputée des pêcheurs pour ses truites et ses écrevisses.

* Étym. : de l’ethnique Lingo, "Lingon", nom d’he gaulois (J. Astor p. 958) + suff. -ola ;

Cf. Langogne (Lozère), commune sur le Langouyrou, distante seulement d’une dizaine de km.

Voir Langouyrou.

 

Larzallier (Le Ruisseau de) : affl. rd Nant, dép. de l’Ardèche, env. 2,7 km. Il coule vers le nord-est dans un vallon boisé sur la commune de Saint-Symphorien-de-Mahun.

* Étym. : Larzallier est le nom du lieu-dit proche de sa source (avec deux fermes).

               1) P.ê. du lat. laricem, "mélèze", qui a donné le francoprov. large/larze => La Larze, commune suisse (Vaud) + suff. -alier ;

               2) p.ê. du gaulois artos, "ours" (cf. bret. arz) + suff. désignant le repaire de l’animal ?

Cf. NL Arzier/CH (Vaud).

Voir Arzole (Loire).

 

Le Lavézon : affl. rd Rhône, dép. de l’Ardèche, 16,3 km. Il prend sa source près du col de Fontenelle sur le Plateau basaltique du Coiron, descend vers le sud-est, passe à Saint-Martin-sur-Lavezon et se jette à Meysse.

* Étym. : 1) pour E. Nègre, forme diminutive de Avèze ;

                2) p.ê. anc. "la Vesonna" ? Cf. Vesunna, nom gaulois de Périgueux.

Voir VEZ- ; Avèze ; Lav- ; Lava ; Lavan- ; Lave ;  Lavino.

 

Lesches (Le Ruisseau de) : affl. rg Ruisseau de la Mandonne (> Éal), dép. de l’Ardèche, 4,7 km. Il prend  sa source sous le col de Fontfreyde, coule vers le sud-est en passant sous le hameau de Lesches, puis le sud jusquà sa confluence avec la Mandonne à l’ouest d’Empurany.

* Étym. : du nom du hameau éponyme, p.ê. du gaulois lisca, roseau des marais ou laîche.

Voir Esche ; ISCA ; Leschère.

Liard (Le Ruisseau du) : affl. rg Eyrieux, dép. de l’Ardèche, 1,4 km. Né au hameau Le Goutail, commune de Saint-Jean-Roure, il descend la montagne vers l’ouest et se jette au lieu-dit Le Liard entre Le Cheylard et Saint-Martin-de-Valamas.

* Étym. : du nom du lieu de son embouchure, NP d’origine germanique, dérivé de Liéthard/Liotard.

Cf. NL Liart, commune des Ardennes : Liart 1214.

 

Le Liauron (ou Ruisseau du Sap ou Ruisseau du Cellier) : affl. rd Allier, dép. de l’Ardèche, 9,7 km. Coulant toujours vers l’ouest, il descend des hautes terres de Bauzon, au plateau de Montgros, sans doute à partir d'un ancien lac, passe au hameau du Sap, où il reçoit le Ruisseau de Bois-Vert, puis à Cellier-du-Luc et se jette après Vigeyre.

* Étym. : ?

Voir Libron ; Lieure.

 

La Liche Chaude : affl. rg Borne, dép. de l’Ardèche. Elle naît dans le massif de Prataubert à l’ouest de Valgorge. Après un parcours sinueux vers l’ouest, elle se jette dans les gorges de la Borne près de Coste-Longe.

* Étym. : 1) de l’occ. licha, « source produisant des efflorescences salines et recherchée par les bestiaux et les animaux sauvages qui viennent s’y désaltérer. » (Mourral cité par P. Fabre, p. 402)

Même rac. germ. que lécher, occ. lecar (all. lecken) ? Improbable dans cette région.

               2) de l’occ. lèch/lièch, lit de rivière, du lat. lectum, lit.

               3) du gaul. *licca, dalle de pierre, surface rocheuse plate, cf. bret. lec’h, irl. leac : dalle.

Cf. les ruisseaux nommés Lichère, Lichière, Licheyre, Liquière, etc, de l’occ. liquièra, « rocher dont les troupeaux lèchent les efflorescences salines » (TDF) sont de même famille. (P. Fabre p. 402)

 

La Ligne : affl. rd Ardèche, dép. de l’Ardèche, 23 km (Sandre). in Linna 950, Linae 1456 (DTA). Elle descend de la Cham du Cros, au-dessus de Prunet, et coule vers le sud-est, passant à Largentière et à l’est de Laurac-en-Vivarais. Elle se jette au fond d’une gorge en aval de Chauzon.

* Autres : 1) affl. rd Orneau (> Sambre) en Belgique, Hainaut, 19 km. Linia 1125. Elle traverse Ligny.

     2) La Ligne : affl. rg Lignon (> Loire), dép. de la Haute-Loire, 11,7 km. Il prend sa source non loin du Meygal, entre Montbuzat et La Chèze et coule globalement vers le nord-est. Après avoir porté le nom de Ruisseau de la Chèze, il prend celui de Ligne au niveau de Mazet-Saint-Voy et se jette dans le Lignon en aval du Chambon-sur-Lignon au hameau de Joubert.                                         

                 3) Le Ruisseau de la Ligne : affl. rg Thongue, dép. de l’Hérault, 1,6 km. (Sandre)

Ligne et son dérivé Lignon sont des hydronymes essentiellement présents à l’est du Massif Central (Velay, Forez, Vivarais).

* Étym. : 1) du lat. linea (finitima), "ligne de démarcation, sillon qui marque la limite". (TGF 1, E. Nègre, 1990)

Pour la rivière belge, NL Ligne, village belge proche d’Ath (Hainault) : issu du latin linea. Cette "linea" désignait prob. la voie romaine Bavay-Gand qui le traversait du sud au nord. (Wikip.) Le plus naturel serait de faire dériver ces toponymes du lat. linea dans le sens de  "chemin". (Origines des noms des com. de Belgique..., A.-J. Carnoy, 1949)

               2) de linno-s, "coulant" (comme la Lenne). (Siedlungsnamen zwischen Spätantike und frühem Mittelalter, M. Buchmüller-Pfaff, 1990)

Voir Lignon (Ardèche, Haute-Loire et Loire) ; Lignée ; Lène.

 

Le Lignon (occ. Linhon) : 1) affl. rd Ardèche, dép. de l’Ardèche, 21 km. Alinna IXe s., Linhio 1164, Linhon 1424. Il prend sa source sous le col de la Croix de Bauzon, coule vers l’est puis le sud-est, passe à La Souche et Jaujac, et se jette dans l’Ardèche en amont de Pont-de-Labeaume.

                                  2) affl. rd Cance, dép. de l’Ardèche, 6,5 km. Il naît au pied du Suc de Vent, coule vers le nord-est et se jette dans la Cance en aval d’Annonay.

* Autres : 1) Le Lignon du Velay : affl. rd Loire, dép. de la Haute-Loire, 84 km. Il a pour affluent la Ligne au Chambon-sur-Lignon.

                 2) Le Lignon du Forez ou Lignon de Chalmazel : affl. rg Loire, dép. de la Loire, 58 km. Lignono 978, 1170, Lignonis 1312.

* Étym. : 1) de l’anc. fr. leigne/lignon, bois à brûler (bas lat. lemnia/lempnia, bois taillis) > Bois de la Laigne (Charente), forêt des Lignes (Charente-Mar.). Le nom a pu être donné à des cours d’eau traversant une zone de bûcheronnage.

Cf. NL La Laigne (La Legne XIIe s.), dim. "lignon" : "le Lignon" à Lagord (Charente-Mar.). (NL des Charentes, J. Duguet, 1995)

                 2) Peu vraisemblable : du lat. linea (finitima), ligne de démarcation, limite + suff. dim. roman -on. (!) (TGF 1, E. Nègre 1990)         

                 3) Très peu vraisemblable : du gaul. *Lindia, litt. “la lacustre”, dér. de *līndon, “étendue liquide, lac, étang” muni du suff. relationnel féminisant *- + suff. dim. -one. (Dict. topon. Roannais, X. Gouvert, 2008)

Cf. NL Lignon (Marne), commune, de Linius nom d’homme ; Le Lignon, quartier nouveau de la commune de Vernier (Suisse).

Voir LEN-/LIN- ; Linon ; Ligne ; Lignare ; Lignée ; Ignon.

 

La Limony : affl. rd Rhône, dép. de la Loire et de l’Ardèche, env. 13 km. Elle prend sa source sur la commune de Saint-Appolinard dans le massif du Pilat, coule vers l’est, fait sur une partie de son cours la limite entre les deux départements et se jette dans le Rhône après avoir arrosé Limony.

* Étym. : du nom du village éponyme (Ardèche) où elle rejoint le Rhône, du lat. limus, boue, limon, du grec limnê, marais, plutôt que du gaulois lemo, orme.

Cf. NL La Limagne (de « limus »), plaine au nord du Massif Central ; Limonest (Rhône) et Limons (Puy-de-Dôme), communes.

Voir Limone.

 

Le Lioussel : affl. rd Lignon du Velay, dép. de la Haute-Loire et de l’Ardèche, env. 4,8 km. Il prend sa source aux Vastres, se dirige vers le nord-est, fait sur la fin de son cours la limite entre les deux départements et se jette aux Eyres, commune du Chambon-sur-Lignon.

* Étym. : déformation de «  Rioussel » ?

 

La Loire (Lège en Vivarais, Leiri en Forez) : plus long fleuve français qui naît en Ardèche au pied du Gerbier de Jonc… et se jette dans l’Océan Atlantique à Saint-Nazaire, 1012 km. Leiger IIe s. AC (Polybe puis Strabon), Liger Ier s. AC (César), Liger (Tibulle, Pline), ad Ligere, Ligeris VIIIe s., Legeris 891. Il traverse ou borde 12 départements.

* Étym. : de l’hydron. précelt. Leiger/Liger d'orig. et de sens inconnus. (TGF, vol. 2, E. Nègre)

Voir Liger ; Leyre ; Loir ; Loiret ; Louyre.

 

La Louyre : affl. rg Ardèche, dép. de l’Ardèche, env. 9,3 km. Parallèle à celui du Luol, son cours de direction sud-sud-ouest naît près d’Auriolles. Après avoir traversé des gorges, elle se jette près de Saint-Didier-sous-Aubenas.

* Autre : La Louyre ou Louire : affl. rg Caudou, dép. de la Dordogne, 22,5 km. Rivus lo Loyra 1268.

* Étym. : de l’occitan loira, loutre, du lat. lutra. (A. Dauzat 1978, S. Gendron 2003)

Voir Loyre ; Loire ; Loutre ; Lauter.                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

 

Le Luol : affl. rg Ardèche, dép. de l’Ardèche, 18,9 km. Il prend sa source près d’Auriolles, passe à Vesseaux (pont) et se jette en aval de Saint-Privat.

* Étym. : ?

 

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