A – Étymologie des cours d’eau de l’Ardèche

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

L'Abeau : affl. rd Ganière, dép. du Gard et de l’Ardèche, 9 km. Il prend sa source sous le Cros des Coulis, au nord de Bonnevaux (Gard), coule vers le sud en bénéficiant de l’apport de nombreux petits ruisseaux, passe dans le département de l’Ardèche où il prend la direction de l’est et se jette sur la commune de Malbosc. Non loin du confluent, il a donné son nom au hameau d’Abeau.

* Étym. : 1) même mot que l’Abéou suivant avec une prononciation francisée : voir ce nom ;

                2) moins sûrement : anc. orthographié « Abaud », il semble tirer son nom du village d’Abaud qui doit représenter « ad valle ». (P. Fabre)

Cf. L’Ile d’Abeau, commune de l’Isère.

Voir Abéou.

 

L’Aiguèze ou Ruisseau d’Aiguèze : affl. rd Ardèche, dép. du Gard. Elle passe à Laval-Saint-Roman et se jette à Aiguèze (Aigueda 1196).

* Étym. : 1) dérivé de l’occitan aiga, eau. (Paul Fabre 1979, p. 477)

                2) L’occitan aiga (pron. eïgo), eau, du latin aqua, semble exclu. C’est une interprétation qui vient de l‘attraction homophonique du mot occitan. (Les Noms de l'eau en Vaucluse, G. Fossat, 2012)

                3) Du gallo-romain Ic (-arus ?) + suff. -esa – Plutôt pré-IE. (P.G.) Dans ce cas, même rac ic- que pour l’Yonne : Ic-auna (Bulletin de la Soc. d’ét. des Hautes-Alpes, 1989)           

Voir Aigue ; Eygues.

 

L’Aiguille ou Ruisseau d’Aiguille : affl. rd Écoutay, dép. de l’Ardèche. Elle coule sur la commune d’Alba-la-Romaine.

* Autre : Le Ravin d’Aiguie : ruis. dép. du Gard (Rochemaure).

* Étym. : de l’occitan agulha, canal, rigole, dérivé d’aiga, du lat. aqua (eau). (P. Fabre p. 340) L’orthographe française a été influencée par « aiguille ».

Cf. occ. agulhièra, rigole d’irrigation, agulhiera, tracer des sillons pour l’écoulement des eaux.  

Voir Aigue.

 

L’Allier : affl. rg Loire, dép. de la Lozère, de l’Ardèche, de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme, de l’Allier, du Cher et de la Nièvre. 420,7 km. Elaver (César), Elaris Ve s.

Il naît au Mourre de la Gardille dans la Margeride et se jette au Bec d’Allier près de Nevers. (Wikip.) Pour l’Ardèche, il fait simplement la limite entre ce département et la Lozère sur une soixantaine de km entre Labastide-Puylaurent et Langogne en passant par Laveyrune (Ardèche).

* Étym. : 1) formée sur la racine ligure el, rivière + awa, eau. (Quid) (sans doute d'un plus anc. *alavara. [J.P. Levet, Tôzai n°7])El peut être une variante du rad. hydron. al + av-er, où il est facile de déceler la rac. préceltique awa, de même orig. que le latin "aqua". (http://projetbabel.org/fluvial/rica_allier-riviere. htm)

                2) Elav vient du ligure el, arbre + ar (vallée de rivière, plaine) : "Rivière aux arbres", prob. parce qu'elle était utilisée pour le flottage du bois) (!!!). (German Language Institute)

Voir Ailette.

 

L'Ardèche (occ. Ardecha) : affl. rd Rhône, dép. de l’Ardèche mais la rivière fait la limite avec le Gard dans son cours inférieur, 120 km. Elle prend sa source à 1300 m vers Lanarce et se jette en amont de Pont-Saint-Esprit. Ertica IIIe s., Henticam flumen vers 950 (Charta Vetus – pour Herticam ? ), Ardecha 964, puis Ardesca. XIIe s. (Wikip.) Plusieurs auteurs rejettent la forme Entica ou Hentica donnée quatre fois dans les copies récentes (XVIIe/XVIIIe siècles) de la Charte Vieille (recueil compilé vers 950). Le nom original serait Ertica/Hertica ; pour Germer-Durand *Atrica à partir d’une inscr. ATR- gravée dans les arènes de Nîmes, mais cette explication est loin d’être assurée.

* Étym. : 1) *Ardisca, du gaul. ardu (haut, élevé) + suff. ligure -isca. Cf. Ardiscus, rivière de l'anc. Dacie, auj. l’Ardjich, affluent du Danube (Roumanie) ;

               2) p.ê. hydron. précelt. *en-, celui de l'Ain, + suff. "-attica" (TGF, vol. 1, E. Nègre) ;

               3) (peu vrais.) lire Arctica, la rivière aux ours. (Quid)  Hypothèse aussi défendue par F. Falc'hun.

« À titre d'indication, je rappelle que Art-ia peut théoriquement s'apparenter à Art-isca, l'Ardèche, à *Art-ara, l'Autre auvergnate dont M. Dauzat a reconstitué le prototype, ou plutôt à art-, nom celtique de l'ours. » (Annales de Bourgogne, vol.10, 1938)

 

Arlindes (Le Ruisseau d’) : affl. rd Dunière, dép. de l’Ardèche. Il coule entièrement sur la commune de Silhac, prend sa source au Grand Pré, au sud de ce village, se dirige globalement vers le nord-est et se jette en aval du Pont du Belay.

* Étym. : d’Arlindes, lieu-dit avec ferme près duquel il passe ; du gaulois arelindo, "près de l’étang" (cet étang existe).

Cf. Arlempdes (Haute-Loire), commune, même étymologie.  

L’Auriol : 1) affl. Auzène, dép. de l’Ardèche, 3,4 km.

                  2) Ruisseau d’Auriol (ou d’Oriol) : affl. rg Claysse, dép. de l’Ardèche, 4,4 km ;

* Autres : 2 Ruisseau(x) de l'Auriol, Ruisseau du Mont Auriol, Ruisseau de Champ Auriol, Ruisseau de Pont Auriol. (Sandre)

* Étym. : 1) p.ê. comme l’Aurel du lat. aureolus, « couleur d’or, chargé d’or », s’agissant d’une rivière autrefois aurifère. (P.G.)

                 2) ou moins assurément de l’occ. aura, vent.

Voir AUR ; Aurel ; Lauriol.

 

L’Auzène : affl. rd Eyrieux, dép. de l’Ardèche, 22 km. Elle prend sa source sur la commune de Saint-Julien-du-Gua et se jette dans l’Eyrieux à Saint-Sauveur-de-Montagut. Elle a l’Auzénet pour affluent.

* Étym. : hydronyme préceltique al(i)s-auza, très répandu, qui a donné "osier", arbuste de l'eau dont le nom est différent tant en latin (vimen, siler) qu'en occitan (amarina, vinze) +  suff. –one.

Voir Auze ; Auzénet; Auzon/Ardc-Dr.-Indre..., Auzigue, Ozon/Dr.

 

L’Auzénet : affl. rd Auzène, dép. de l’Ardèche, env. 4,1 km. Il naît à l’est du col de la Fayolle, coule vers le nord-est et conflue sous Ajoux.

* Étym. : Auzène + dim. -et.

Voir Auzène.

 

L’Auzon : affl. rg Ardèche, dép. de l’Ardèche, 25,6 km. Il naît sous le col de Benas à Freyssenet, sur le plateau du Coiron. Se dirigeant vers le sud-sud-ouest, il arrose Mirable, Lavilledieu, Saint-Germain et se jette à Lanas sous le pont du village.

* Autres : 1) affl. rg Aube, 39,5 km.

                2) affl. rd de la Sorgue de Velleron (> Ouvèze), dép. de Vaucluse, 35,3 km. Alsone 870.  

                3) affl. rd Cèze, dép. du Gard, 30,5 km. Alsonum 1345. Son cours supérieur s’appelle l’Auzonnet.

                4) affl. rg Bouzanne, dép. de l'Indre, 27,5 km.

                5) affl. rg Allier, dép. du Puy-de-Dôme, 19 km.  

                6) affl. rd Allier, dép. du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, 15,3 km.  

                7) L'Auzon ou Ruisseau du Pègue : affl. rd Coronne, dép. de la Drôme, 8,3 km.

                8) (plus souvent orth. Ozon) : affl. rg Acolin, dép. de l’Allier et de la Nièvre.

Hydronyme fréquent dans le Centre-Est et le Sud-Est (Aube ; Ardèche, Drôme, Gard, Alpes-de-Haute- Provence) et qui se rencontre également sous l’orthographe Ozon (Drôme, Puy-de-Dôme, Rhône, Vaucluse, Vienne) et Lauzon avec agglutination de l’article défini.

* Étym. : 1) Ces rivières tirent leur nom d'une rac. hydron. préceltique (ligure) : Aliz-Alz-, devenue Auz-, et désignant l'eau, la source ou le cours d'eau. + suff. gaul. -one.

                2) d’Alisanos, divinité topique celtique connue aux environs d’Alésia et dont le nom évoque le rocher. (Dict. de la mythologie celtique, J.-P. Persigout, 2009)

                3) Pour deux de ces cours d’eau cette explication de Wikip. : son nom signifie « rivière des aulnes » (rapprochement alis-ono et basque haltz voire lat. alnus ou fr. osier), mais c’est peu vraisemblable.

Cf. NL : Auzon/Aube (Alsonum 854) sur l’Auzon, Auzon/HL (Castrum Also Xe s.) sur l’Auzon, Lauzon/Dr.-Ardc, Alauzon/Dr., communes ; Auzon/Loire (Auzon 1356) sur l’Auzon, Auzon/Loire (Alsonum 854), Auzon/S&L sur l’Auzon, Auzon/Vien. (Ausum v. 1200) sur l’Auzon ; Auzon/Gard (Alsone 1113), hameau d’Allègres-les-Fumades ; St-Florent-sur-Auzonnet/Gard, commune ; Auxon/Aube (Alsonis 869) sur l’Auxon ; Auzet/AHP ; Auxon/Aube-Dbs-HSne, communes.

Voir ALIZ ; Alze, Alzon, Alauzène… ; Auze, Auzonnet ; Auzoue ; Lauze, Lauzon ; Oze, Ozon ; Algia.

 

L’Ay ou Rivière d’Ay : affl. rd Rhône, dép. de l’Ardèche, 31,8 km. Elle prend sa source au col du Faux, près de Lalouvesc, et porte jusqu’à Satillieu le nom de Malpertuis. Elle passe ensuite à proximité de Saint-Alban-d’Ay, Saint-Jeure-d’Ay, Ardoix, Saint-Romain-d’Ay, enfin à Sarras, en face de Saint-Vallier, où elle se jette dans le Rhône. (Wikip.)

* Autre : fl. côtier, dép. de la Manche (Cotentin), 32,6 km. rivulum Aethe 1102, fluvium Ete 1105.

* Étym. : du nom d’homme gaulois Atius => Aius => en Ardèche Ay fut entendu postérieurement au sens de aigo, eau.

Voir Epte ; Itio-.

 

Aygades (Ruisseau des) : 1) affl. rd Borne, dép. de l’Ardèche ;

                                           2) affl. rg Oize, dép. de l’Ardèche ;

                                           3) Ruisseau des Agades : affl. rd Beaume, dép. de l’Ardèche.

* Étym. : de l’occitan aigada, crue d’eau, inondation ; alluvion ; lieu où l’on trouve de l’eau (Mistral TDF, Alibert, Levy). De l’occ. aiga, eau, du lat. aqua.

Voir Aigues ; Aiguille ; Aigalade ; Aigarelle…

 

L’Aygueneyre : 1) affl. rd Doux, dép. de l’Ardèche (hameau de Malleval).

                 2) Le Ruisseau d’Aygueneyre : affl. rg Eyrieux, dép. de l’Ardèche. Il fait la limite entre

Saint-Agrève (au nord), Saint-Jean-Roure et Intres (au sud).

* Étym. : de l’occitan aiga nèira, « eau noire ».

Voir Aigue ; Aygades ; Aiguèze.

 

L’Azette : affl. rd Saliouse, dép. de l’Ardèche (Chanéac).

* Étym. : rad. hydron. pré-IE ez- ?

Voir EZA ; Èze ; LED-/LEZ-.

Comments are closed.