C – Étymologie des cours d’eau de la Drôme

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Le Céans : affl. rd Buech, dép. de la Drôme et des Hautes-Alpes. Source au col de Perty (Laborel).

* Étym. : nom p.ê. donné par les riverains pour signifier « le ruisseau d’ici », v.fr. céans, ici, en ces lieux, de l’anc. fr. ça (du lat. pop. ecce hac) + enz, dedans (du lat. intus).

 

La Chalerne : affl. rd Lez, dép. de la Drôme, 7,1 km. Elle prend sa source près de Taulignan et coule d’abord vers le sud-ouest jusqu’à Grignan où elle prend la direction du sud et conflue près de La Petite Tuilière.

* Étym. : ?

 

Le Chalon : affl. rd Isère, dép. de la Drôme, 26,7 km. Calone 908. Il prend sa source à Saint-Bonnet-de-Valclérieux près de la limite du département de l’Isère. Coulant uniformément vers le sud-ouest, il arrose Le Chalon, Reculais (com. d’Arthémonay), et se jette dans l’Isère juste avant le confluent de l’Herbasse.

* Autres : 1) affl. Andelot, dép. Allier.

                 2) Le Ruisseau de Chalon : affl. Cance, dép. de l’Ardèche.

* Étym. : cours d'eau ou village : qui a donné son nom à l'autre ?

                1) rac. précelt. kal-, endroit pierreux ;

                2) ou du gaul. callio-n, caillou.

De la même famille : la Calonne (Ain), le Chaloray (Drôme) (NL des pays franco-prov. : rég. Rhône-Alpes..., G. R. Wipf - 1982)

Cf. NL Chalon-sur-Saône et Chalons-en-Champagne, communes.

Voir Calanche ; Calonne.

 

Le Chaloray : affl. rd Herbasse, dép. de la Drôme, 3,8 km. Comba Chalorasii et Chaloragii 1344. Il prend sa source dans la Combe de Chaloray, près de Saint-Andéol (commune de Claveyson). Se dirigeant toujours vers le sud, il passe près de Bren et fait la limite entre les communes de Saint-Donat-sur-l’Herbasse et Marsaz.

* Étym. : ? P.ê. un nom de personne (dans l’Index des noms gaulois : Callirio, théonyme).

 

Le Charlieu : affl. rg Isère, dép. de la Drôme, 10,8 km. Rivus de Passata 1444, la rivière appelée de Charlieu 1511, le rif de Charlieu, autrement de l'Ardoise 1624, le torrent de Charlieu ou de Lapassa 1807. (Dict. topogr. de la France) Sa source est à Marches, son confluent à Bourg-de-Péage. Il prend sa source près des Bouchiers (commune de Rochefort-Samson) et coule vers le nord-ouest. En aval de Chatuzange-le-Goubet, il reçoit la Lotte (rg).

* Étym. : d’un nom de personne ?

 

Le Charsac : affl. rg Drôme, dép. de la Drôme, 10,7 km. Rivus de Charsaco 1413. Il a sa source au-dessus de Montclar-sur-Gervanne, passe à l’est de ce village et se jette dans la Drôme à 2,2 km en amont de Blacons. Charsac est un quartier de la commune de Mirabel-et-Blacons et de Montclar : Ecclesia beate Marie de Charsaco 1489.

* Étym. : 1) oronyme pré-IE *cars désignant les reliefs calcaires et notamment leurs formes particulières d’érosion (cf. Karst) + suff. -acum.

Cf. Cars (Gironde), Carsac (Dordogne), La Charce, com. (P.G.) ; Charcier, Jura ; Charcenne, Hte-Saône. (C.R.)

               2) Moins sûrement du gaul. carato, aimable. Ex. de NP gaul. comparables à des noms celt. insulaires : Caratus, n. de potier ; Caratacus, n. d'un chef breton, Caratius, d'où Caratiacus, NL qui donne Charcé (Maine-et-Loire).

Correspondants celtiques insulaires : gall. Caradog (Cradock), moy. gall. Caradawc, Cradawc, v.irl. Carthach (nom de saint), génitif... en v.bret. Caradeuc est attesté dans la toponymie de la Haute-Bretagne, puis s'abrège en Caradec. Analyse : dérivés en -ako- du thème de participe passif *kara-to < *kara-, aimer (La langue gauloise : descr. linguistique, commentaire...,  P.-Y. Lambert, M. Lejeune - 1994)

Voir Charente ; Cher.

 

Le Charuis : affl. rg Ouvèze, dép. de la Drôme (Mévouillon).

 

Le Chevillon : affl. rd Véore, dép. de la Drôme.

 

La Chirouze : nom du cours supérieur du Jonas, affl. rg Guimand, dép. de la Drôme.

* Étym. : de chirouze (gén. au pluriel), gros bloc de roche éboulé au bas d’une pente, de la rac. pré-IE cheir/chir (kar-) désignant le rocher.

Cf. NL La Chirouze/HA, hameau de La Salle-les Alpes ; Les Chirouzes/PdD, quartier rural de Besse-Saint-Anastaise ; Les Chirouzes/Dr., quartier de Bourg-lès-Valence.

Voir Jonas.

Le Cholet : affl. rd Lyonne (St-Laurent-en-Royans), dép. de la Drôme, 9,2 km. Il naît au pied d’une falaise au fond de Combe-Laval, dévale cette reculée et débouche dans le Royans, passant à l’ouest de Saint-Laurent-en-Royans pour se jeter au sud de Saint-Thomas-en-Royans.

* Étym. : du verbe "couler" (latin colare : filtrer) ?

Cf. Cole/Dord., affl. rd Dronne ; Coly/Dord., affl. rg Vézère ; Colin/Cher.

 

Citelles (Le Ruisseau de) : affl. rg Jabron, dép. de la Drôme, 13,2 km. Il a sa source sur la commune d'Aleyrac, passe au hameau dont il porte le nom, traverse les communes de Rochefort et d'Espeluche et se jette dans le Jabron. (Dict. topogr. Drôme, J. Brun-Durand, 1891)                    

Citelle et Le Fraysse sont des hameaux de la commune de Montjoyer formés au XIIe s. par suite de concessions de terres faites à des cultivateurs par l'abbaye d'Aiguebelle (Annales, t. I, p. 84 - Bulletin d'archéol. et de statistique de la Drôme, 1870)

N.B. NL Citelles, ham. Montjoyer : locus de Citellys 1487 (arch. d'Aiguebelle), Citellis 1491 (arch. de Grignan), Citellas 1510 (A. du Rivail, De Allobrog., 116).

* Étym. : 1) Citelle est une contraction de civitella, dim. de civitas, "cité". (Bulletin d’archéologie et stat. de la Drôme, 1870)

                2) Ce nom, comme celui de "Cîteaux", pourrait-il avoir perdu un "s" devant le "t"  ? La toponymie de l’alleu Cistercium : Cîteaux (XIIIe s.) est incertaine et pourrait trouver trois explications : 1) celle du lat. cisterna, marais ou terrain marécageux, qui renvoie à la nature géographique du site où s'installa l'abbaye ; 2) celle du lieu qui se trouvait « en deçà de la troisième borne milliaire, cis tertium lapidem miliarium » sur la vieille voie romaine qui reliait Langres à Chalon-sur-Saône ; 3) ou celle qui viendrait du v.fr. cistels, roseaux, cf. ciste, "corbeille" et gaul. sesca, "roseau". Les roseaux, selon la légende, poussent en abondance sur le site marécageux (Wikip.) et la feuille de roseau est devenue le symbole de l'ordre cistercien.

Cf. la sittelle, oiseau passériforme.

 

Les Claires : voir Collières.

 

Le Cocause (ou Ruisseau de Cocause) : affl. rd Drôme, dép. de la Drôme, 4,5 km. Il naît sous le col de la Tour, coule vers le sud-ouest et se jette à l’ouest de Die.

* Étym. : de l’occ. cuq/suc, sommet arrondi, de la rac. oronymique pré-IE *cuc-, hauteur ?

N.B. Cocosates (César, BG), peuple aquitain (ibère ?) des Landes dont la capitale était Coecosa.

 

Les Collières (ou Les Claires) : affl. rg Rhône, dép. de la Drôme, 17,1 km. Il passe à Coinaud et draine la Valloire.

* Étym. : du verbe fr. "couler" ? Peu probable.

 

La Colombe : affl. rd Roanne, dép. de la Drôme, 6,2 km. Elle passe à Aurel.

* Étym. : 1) pourrait constituer une altération du rad. coul-, couler ;

                2) du nom de l’oiseau autrefois couramment appliqué à l’éleveur de pigeons (Colomb, Colom, Collon, Coulon…). (M.T. Morlet)

Cf. NL Rochecolombe (Ardèche), commune.

Voir COL-/COUL-.

 

La Comane : affl. rd Drôme, dép. de la Drôme, 11,7 km. Certains actes des XIIe-XIIIe s. donnent à la vallée de la Comane le nom de Taalosc, terra de Taalosco 1154, in valle de Thaalosci 1203. Elle prend sa source sous le col de Rousset, passe à Chamaloc et se jette dans la Drôme en aval de Die. (www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr/include/.../26000005.pdf)

Comane, ham. et quart. com. de Chamaloc et de Die : Comannes XIIIe s. (Dict. topogr. Drôme, J. Brun-Durand, 1891)

* Étym. : nord-occitan coma, combe, vallon, ravin + suff. -ane, du gaulois cumba avec amuïssement du « b » (comme en occ. gascon, catalan et sur le versant esp. des Pyrénées ; cf. come des Vosges au Morvan, coume dans le Centre pour Pégorier).

Voir Cumane ; Combau ; Camone.

 

Le Combau : affl. rg Ruisseau d’Archiane, dép. de la Drôme, env. 9,7 km. Il naît à l’extrême sud-est du plateau du Vercors sur la commune de Treschenu-Creyers, décrit une boucle autour du Rocher de Combau, est rejoint par le Sareymond en aval des Nonières et conflue au hameau de Menée.

* Étym. : de l’occitan combal/combau, terrain situé dans une combe, dérivé de comba (pron. coumba), vallée étroite et resserrée, + suff. -al/-au, du gaulois cumba, vallon, ravin.

Voir Combe d'Oyans, Combe Male et Comberoufle dans le même département.

 

Combe d'Oyans (Le Ruisseau de la) : affl. rg Isère, dép. de la Drôme (Saint-Genis, Les Ducs, nord de Rochefort-Samson, Saint-Mamans). Il se jette entre l’Écancière et Pizançon. On l’appelle La Béaure après Saint-Mamans.

* Étym. : 1) Combe : du gaul. cumba, vallon, ravin ;

  2) Oyans : ? nom de la gorge qu’il a creusée dans le relief ;

  3) Béaure : même étym. que Véore et Viaur : moins sûrement de l’occ. beùre, boire,

du lat. bibere (p.ê. parce qu’elle perd beaucoup d’eau par infiltration dans la roche calcaire).

Voir Combau ; Combe Male (Ruisseau de) ; Combes (Ruisseau des)…

 

Combe Male (Le Ruisseau de) : affl. rd Vernaison, dép. de la Drôme. Il a sa source sous le Pas des Écondus et se jette à Rousset.

* Étym. : de l’occitan comba, ravin, vallon, du gaulois cumba + occitan male, mauvais : le « mauvais ravin ».

 

Combe Maret (Le Ruisseau de) : affl. rd Lez, dép. de la Drôme, 4,2 km. Il descend de la Montagne de Miélandre et coule vers l’ouest pour confliuer en aval de La Paillette, hameau de Montjoux.

* Étym. : Maret prob. nom de personne.

Voir Marette.

 

Comberoufle (Le Ruisseau de) : affl. rd Gervanne, dép. de la Drôme, 6,3 km. C’est le ruisseau qui emprunte le canyon des Gueulards et se jette dans la Gervanne par la cascade de la Pissoire.

* Étym. : du gaulois cumba, ravin, vallon + roufle de l'occ. roflar, ronfler

Voir Combes (Ruisseau des), Comane.  

 

Combet (Le Torrent de) : affl. rg Veuze, dép. de la Drôme. Il a sa source en Forêt de Mantailles, son confluent à l’est de Mantes.

* Étym. : du gaulois cumba, vallon, vallée souvent peu drainée + dim. -et.

 

Le Contècle : affl. rg Drôme, dép. de la Drôme, env. 6,7 km (8,8 pour Sandre). Il descend du col de la Chaudière, coule vers le nord, passe à Chastel-Arnaud et se jette en face de Saillans.

* Étym. : de l’occitan contèclo (Soc. d'Archéologie et de Stat. de la Drôme, Valence, 1967) -  mais quel sens ?

 

La Coronne : affl. rg Lez, dép. de la Drôme et de Vaucluse (enclave de Valréas), 22,9 km. Alsone 1136, puis changement de nom : territori quod vocatur Coronna (cartul. Richerenches v. 1170). Coronna est un important lieu-dit de la commune de Valreas. Elson ou Alzon, employé plus de quarante fois dans ce cartulaire, était encore employé en 1138.

Elle prend sa source près du Pègue qu’elle arrose, coule vers le sud-ouest, passe à Valréas et Richerenches et se jette au nord de La Baume-de-Transit. Elle a le Rieumau pour affluent.

* Étym. : de Coronius, NP latin qui a donné son nom au domaine (condamina) mentionné en 1212, puis au cours d'eau voisin : Coronne ou Couronne. (Les noms de l'eau en Vaucluse : topon. et hydronymie, Gilles Fossat, 2012)

Autres NR proches : Corée, Coran, Coron, Corona, Corong. (Sandre.fr)

 

Le Cougoir (ou Ravin de Cougoir) : affl. rd Eygues, dép. de la Drôme, 6,5 km. Il descend du Pas de Venterol et se dirigeant vers le sud-est conflue à Aubres. Il a pour affluent (rd) le Ravin de Jarrige.

* Étym. : Cougoir est le nom de la montagne sous laquelle il naît (1214 m) : Cougouare, Cougouart (Cassini) ; à rapprocher p.ê. de Cougour.

Cf. 1) Les Cougours (Cher, le Grand et le Petit), de gour (anc. fr. gourt, latin gurges, gouffre), trou d’eau en général assez profond, tourbillon d’eau, gouffre. Le mot a ensuite perdu de sa force pour désigner une profonde dépression très humide. Cougour est formé de coust (côte) en anc. fr. et de gour. Ce mot désignerait ainsi les côtes raides, les profondes entailles des gorges du Cher. (Toponymie lignerollaise, doc. pdf. http://lignerolles-03.fr/111ftp/ Toponymie%20Lignerollaise.pdf)La Cougourdière, ravin com. d'Aucelon (Dict. topon. Drôme).  

       2) NL drômois : Cougaret, quartier com. des Tonils, Cougearet, hameau com. de Croze, Cogaret, montagne com. de Saint-Ferréol. (Dict. topon. Drôme)

 

La Courance : affl. rg Roanne, dép. de la Drôme, 9,3 km. Elle se jette en aval de Pradelle.

* Autres : 1) affl. Mignon, dép. des Deux Sèvres, 8,4 km ;  

                 2) affl. Dandelot, dép. de la Charente-Maritime, 4,5 km.  

* Étym. : 1) prob. même nom que Cousance avec attraction de l’oïl courant.

Origine *cosa- sans doute vraie pour la riv. drômoise (C.R.) : "… un gour fermé par un toboggan et un énorme bloc qui cache un passage cavernicole, des sauts, un bief magnifique en cul de sac (escalade rive gauche) et tout au bout un magnifique toboggan qui ravira les enfants"  (description du "canyoning" dans ce cours d'eau).

            2) du fr. "courant" <= latin correre, courir ?

Voir COZA.

 

Cramy (Le Ruisseau de) : affl. Ouvèze, dép. de la Drôme, 4,5 km. Il passe à Montguers.

* Autres : 1) Ruisseaux de Cramat et de Cramant ; (Sandre)

                 2) Le Valat de Crémade : affl. Galeison, dép. du Gard ;

                 3) Le Valat du Crémat : affl. Rivière de Thonas, dép. de la Lozère.

* Étym. : de l’occitan cremada, lieu qui a été incendié. (TDF, Dict. Alibert – P. Fabre p. 414)

Cf. Rapport avec Caramy ?

 

Le Crapaud : affl. rg Béal, dép. de la Drôme, 3,4 km. Il naît au lieu-dit Chaillard au SO de Chabeuil, coule vers l’ONO et conflue près de Malissard.

* Étym. : du nom du batracien.

 

Le Cristin : affl. rg Colombe, sous-affl. Roanne, dép. de la Drôme, 3,3 km. Il descend de Rimon-et-Savel et se jette à Aurel.

* Étym. : 1) d’un NP Christin-e, du lat. christianus, chrétien, ou abréviation de sacristin ?

                2) Plutôt variante de l'anc. fr. creste, bas latin crestum/cristum, crêt, avec attraction du NP. (C.R.)

 

La Croze ou Ruisseau de Croze-Hermitage : affl. rg Rhône, dép. de la Drôme, env. 3,3 km. Elle coule vers le sud, passe près de Larnage et se jette au nord de Tain-l’Hermitage.

* Étym. : de l’occ. cròs, ravin, petit vallon, du gaulois croso, creux.

Voir Crosne ; Rif Cros ; Grozon.

 

La Cursayes : affl. rd Véore, dép. de la Drôme, 3,8 km. Née sous le Rocher de Turon, aux premiers contreforts du Vercors, elle se jette dans le village de Combovin. Elle a donné son nom au hameau de Cursayes.

* Étym. : du lat. cursus, "course, trajet, parcours", de currere, "courir" ?

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