E – Étymologie des cours d’eau de la Drôme

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Les Écharavelles : affl. rg Berre, dép. de la Drôme, 6,8 km. Ce petit ruisseau qui peut devenir torrentiel naît sans les bois situés à l’est de La Garde-Adhémar. Il s’écoule vers le sud-ouest et se jette aujourd’hui dans le canal de Donzère-Mondragon mais rejoignait autrefois la Petite Berre après Pierrelatte.

* Étym. : de l’anc. franco-prov. *escarevai, “bousier”, désignation métaphorique d’un cours d’eau sale, qui ‘roule la bouse’ comme l’insecte du même nom. (Dict. topon. Roannais, X. Gouvert, 2008)

 

L'Écoutay : affl. rg Véore, dép. de la Drôme. 10,9 km. Il passe à Beaumont-lès-Valence et se jette au parc de Lorient. En amont du confluent de la Bionne, près du hameau des Dorelons (commune de Montmeyran), il est aussi appelé La Mandré

* Autres : 1) L'Écoutay : affl. Rhône, dép. de l’Ardèche, env. 10 km.

                 2) L’Écotay : affl. Ondaine, dép. de la Loire ;

                 3) L’Écotay : ruisseau dép. de la Loire à Ecotay-l’Olme ;

                 4) L’Écotay : affl. Vandemme, dép. de l’Indre-et-Loire ;

                 5) L’Écotay : affl. Treulon, dép. de la Sarthe ;

                 6) L’Écotay : nom de 3 ruisseaux du dép. de l’Ain à Brenod, Faramans et Mérignat.

                 7) L'Escoutay : affl. Rhône, dép. de l’Ardèche, 22,4 km ;                             

                 8) L’Escoutay : affl. Eysse, dép. de l’Ardèche, env. 7,3 km.

* Étym. : 1) du lat. scotia, gouttière (Vitruve), du grec (A. Grimaud, Topon. ardéchois, 1947) ;

                2) du lat. scateo, sourdre, bouillonner, jaillir en abondance. (P.G.)

                3) de l'occ. escoutaire, celui qui écoute, du latin "auscultator" ? (DDR)

Cf. NL L’Escoutet (Gard), hameau principal de Gorniès.

Voir Escoutay.

 

L’Émeil : affl. rg Galaure, dép. de la Drôme, 3 km. Né à l’est de Saint-Barthélémy-de-Vals, il s’écoule vers le nord jusqu’au hameau de Villeneuve de Vals puis vers l’ouest jusqu’à Saint-Barthélémy.

* Étym. : ?

 

L'Ennuye : affl. rg Eygues, dép. de la Drôme, env. 17 km. Elle naît à l’ouest de la montagne de Clavelière et coule vers l’ouest. Elle passe à La Bâtie-Verdun, Sainte-Jalle et se jette à Curnier.

* Étym. : ? Altération de pagus baginensis, de bagos, hêtre (rappelé auj. par le mont Vanige proche), qui correspond au bassin de l'Ennuye ? (« in (pago) baninenso » ?)

(Référence ? C’est bien alambiqué et trop éloigné du NR)

 

L’Épervière : affl. rg Rhône, dép. de la Drôme, 1,5 km. Autrefois L’Eparvière. Elle naît à la source publique de la Robine qui prend naissance sous la place Championnet. Cette source s'écoule dans le canal de la Robine qui longeait le chemin du port (auj. avenue Gambetta) et dans le canal de l'Épervière, ou Éparvière, au pied du talus du Champ de Mars. Ce dernier canal aurait été bâti pour alimenter le vaste domaine des Gauds, propriété de l'ordre Saint-Ruf, au sud de la ville fortifiée. (Revue drômoise, vol. 86, 1988) Ce ruisseau traverse ensuite l’ancien parc des Trinitaires.

Plus courte rivière de France ? (Wikip.)

* Autre : L’Éparvier (ou Épervier) : affl. Batalon, dép. de la Loire, 7,5 km

* Étym. : Le nom viendrait plutôt de la pêche à l’épervier (mot francique) sur le Rhône (selon Alain Balsan, historien de Valence), mais vu l’Éparvier du Pilat, cette explication est douteuse.

Cf. épervière (1786, Encycl.), plante qui passait pour fortifier la vue de l’épervier. (DEHF)

 

L'Establet : affl. rd Oule, dép. de la Drôme, 11,5 km. Son cours supérieur est appelé L’Aubergerie qui descend du nord vers le sud depuis la Montagne de Montenier (au sud de Luc-en-Diois) et traverse la commune de Bellegarde-en-Diois. A partir d’Establet et de la confluence du Fays, le cours d’eau prend le nom d’Establet. Il se jette à La Charce.

* Étym. : le nom est d’abord celui du village, du latin stabulum, gite, auberge, demeure, de stare => anc. fr. estable, étable + dim.

                                                           

L'Eyguemarse : affl. rd Ouvèze, dép. de la Drôme, 11 km. Elle a sa source à la Montagne de Linceuil (Propiac).

* Étym. : du prov. aiga : eau + mars-a : corrompu, putride, du latin "marcidare" : se gâter =>      "marcidus" : fané, flétri, pourri.

Cf. occ. marciule : hellébore fétide ; saule marsault. (F. Mistral)

Voir Aigue ; Eygas.

 

L’Eygues (orth. Aigues dans le Vaucluse) : affl. rg Rhône, dép. des Hautes-Alpes, de la Drôme et de Vaucluse, 114,2 km. Icarus en latin (? – Gd dict. géogr. hist. et critique, A.A. Bruzen de la Martinière 1768), Egrum 852, fluvium Equeris 1218, Icaris 1321, Yquarum 1393, Yguaris 1414, Yquaris 1492, Eigue 1745, Aigue XVIIIe (Cassini).

Elle prend sa source dans les Hautes-Alpes au nord-ouest de Villefort-les-Pins puis rentre dans la Drôme à Montferrand-la Fare. Dans ce département, elle passe à Verclause, Rémuzat, Sahune, Curnier, Aubres, Nyons. Son confluent est à Caderousse-sur-Aigues (Vaucluse).                    

* Étym. : 1) du gallo-romain Ic-arus, même rac ic- que l’Yonne, Ic-auna (Bulletin de la Soc. d’études des Hautes-Alpes, 1989) ; plutôt pré-IE. (P.G.)          

                2) De la rac. celtique isc- + -ara, eau courante. (Dauzat 1964)

                3) L’occitan aiga (pron. eïgo), eau, du latin aqua, est à exclure. C’est une interprétation qui vient de l‘attraction homophonique du mot occitan.

L'occ. aiga prononcé [ajga] est un faux ami, l'histoire du nom ainsi que la prononciation [ege] démontrent la fausseté de cette étymologie ; < base précelt. *ag-/*eg- indiquant le mouvement (se retrouve par ex. dans le lat. agere), base égalt des NR Aigre (affl. Loire, Egrea XIIe s.), Aigrée, Aigronne, Aire (affl. Meuse, Ageira, Agira au MA) et Yonne (Icauna). (Les Noms de l'eau en Vaucluse, G. Fossat, 2012)

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