G – Étymologie des cours d’eau de la Drôme

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La Gaffière : affl. rg Rhône, dép. de la Drôme au sud de Pierrelatte. Elle conflue près de Lapalud/Vaucl.

En juillet 2008, elle fut polluée par le déversement accidentel d’eau radioactive de la Socatri.

* Étym. : ?

 

La Galaure : affl. rg Rhône, dép. de l’Isère et de la Drôme, 56 km. Gualaurasio 902, in valle Walauro 1025, aqua Gala 1046, Galau-rum 1058. (Carte archéol. de la Gaule n°11) Elle prend sa source sue le plateau de Chambaran et dans un cours sinueux se dirige uniformément vers l’ouest. Elle arrose sucessivement Roybon et Montfalcon (Isère), puis passe dans la Drôme près de Hauterives, Châteauneuf-de-Galaure, La Motte-de-Galaure pour se jeter dans le Rhône au sud de Saint-Vallier après avoir creusé une gorge dans le relief. Son cours supérieur dans le département de l’Isère a pour nom le Grignon. Dans la Forêt de Chambaran (même département), elle a pour affluent (rg) le Galauret qui conflue à Roybon.

* Étym. : 1) d'un anc. *Galauara basé sur la rac. hydron. préceltique gal- signifiant "pierre", complétée du double suff. locatif -au-ar-. Des formations similaires se retrouvent dans les noms de la Galèbre (Beaujeu) ou du Galabre (La Robine-sur-Galabre). (Wikip.)

               2) du rad. pré-IE gal-, pierre +  prob. suff. avara, autre hydron. pré-gaul. à l'orig., par ex., de l'Yèvre => Avaricum (Bourges, Cher). (P.G.)

               3) A partir de ce même radical se sont constitués, d'après nous, de nombreux hydronymes de l'aire toponymique IE, tels : Gallo, Gallego, Gelise, Gally, Galaure, Galey, Gul, Gal, Gàll, Geuel, Giilp, Galizen, Galisga, etc. (Nlles contributions à l'étude de la formation… du delta du Danube…, C.-M. Stefanescu, B.N. 1981)

 

Le Galaveyson : affl. rd Galaure, dép. de l’Isère et de la Drôme, env. 17,5 km. Gualaurasio 1122. Il naît sur le plateau de Chambaran au lieu-dit Le Pilon, commune de Roybon (Isère). Il coule vers l’ouest, passe au nord du Grand-Serre et se jette 3 km plus loin vers Hauterives.

* Étym. : radical pré-IE gal-, pierre (le même que dans "Galaure") +  rac. hydron. pré-IE vez.

Voir Galaure ; Galeison ; VEZ/VIZ.

 

La Gaude : affl. rg Eygues, dép. de la Drôme, 4,5 km. Elle naît près de la limite départementale Drôme-Vaucluse et coule vers le nord-ouest en passant à Mirabel-aux-Baronnies. Elle rejoint l’Eygues au Pont-de-Mirabel.

* Autre : Le Ruisseau des Gaudes : affl. Ardèche, dép. de l’Ardèche.

* Étym. : 1) de l’occ. gauda, gotique walda, nom du réséda jaune, à cause du pluriel ; (P. Fabre, p. 337)

               2) plutôt de l’occ. langu. gaude (nf), sobriquet à partir de gauda, jatte de bois (bas lat. gabata, Dict. Alibert,  du gaul. *gabitta) ou bien au sens de « ravin, creux ». (P. Fabre p. 337)

               3) Exclu : du latin gaudere, se réjouir.

Cf. La Gaude, NL des Alpes-Maritimes.

 

La Gervanne : riv. affl. rd Drôme, dép. de la Drôme, 29,9 km (Wikip.) ou 24,6 km ? Gervana 1262.

Elle prend sa source sous le col de la Bataille, dans les hauteurs du rebord occidental du Vercors. Coulant du nord vers le sud, elle traverse les gorges d’Omblèze, fait à la cascade de la Druise une chute de 72 m, passe à Beaufort-sur-Gervanne et se jette à Mirabel-et-Blacons en amont de Crest.

* Étym. : 1) de l’oronyme pré-IE gar-, rocher ? Cf. Gervaine.  

A. Dauzat (Études linguistiques) et G. R. Wipf (NL des pays franco-prov.) évoquent le pré-IE *gar-/*ger-, pierre, pour la Gervanne [*ger-u-ana] qui sort au pied du roc Toulaux, la Gervaine, la Gervonde (Isère), cette dernière avec le suff. -onda. Finalement, *ger-u-ana n'est pas loin de Garunna, p.ê. "l'appelante/la bavarde" ; garo-, "cri" a la même rac. que garanus, "grue" ; "la crieuse/la bruyante" est une appellation qui convient mieux que le nom de l'oiseau pour une riv.

Dans Dict. topographique d'Eure-et-Loir, L. Merlet (1861) mentionne Gervaine, hameau com. de La Puisaye : Gervana 1231, Gervayne 1592.

               2) du gaul. *gerwa, grue (garanus, chez X. Delamarre) : presque identique aux mots baltiques pour la grue (lit. gerwe, etc < *gerwiâ), sera la base de (+ aqua, abona) *Gervâna, d'où la Gervanne (Drôme) et la Gervaine (Eure-et-Loir). (Revue intern. d'onomast., vol. 7-8, 1955)

La grue est l'oiseau symbole de la Grande Déesse représentant les forces créatrices de l'univers. On la rencontre souvent sous forme de triade, en part. perchée sur le Taureau du pilier des Nautes de Lutèce et, dans cette occurrence, exprimerait une idée de transcendance. (Dict. de myth. celt., J.-P. Persigoult, éd. Imago)

Voir GAR-/GER-/GIR- ; Garon, Garonne ; Gère ; Gervaine ; Gier.

Voir aussi Boyne (pour la vache), Sanon (pour le cerf), Tarf (pour le taureau).

 

Grand Vernet (Le Ruisseau du) : voir Ruisseau du Mouchet.

 

La Grenette : affl. rg Drôme, dép. de la Drôme, 17,2 km. (Sandre .fr) Aqua de Graneta 1309, Grannete 1448 (Brun-Durand, Dict. topon. dép. Drôme, 170) Elle prend sa source sur la commune de La Répara-Auriples et coule vers le nord-ouest, passant entre Autichamp et La Roche-sur-Grane, puis à Grane (Grana 1163) avant de rejoindre la Drôme.

* Étym. : 1) du nom du village de Grane (sans â), de Grannos, divinité gauloise, "Le Barbu". Dans ce cas, même origine que NL Grand (Vosges).

                2) «si l'on se reporte au FEW (4, 229a, GRANUM), on constate que le type lexical grenette/graneta, dont le sens général et le plus usuel est "halle aux blés", occupe une aire typiquement lyonnaise au sens large… (Études sur les régionalismes du français, en Auvergne et ailleurs, J.P. Chambon, 1999)

Voir Grêne ; Grenne.

 

Le Grignon : voir Galaure.

 

La Grimone : affl. rg Bez, dép. de la Drôme, 5,9 km. Grimonna 1234. Elle passe aux villages de Grimone et Glandage (commune) et rejoint le Bez avant les gorges des Gats.

* Étym. : 1) du nom du hameau qu'il arrose ?

                2) du germ. grim-, furieux, effroyable, qui pourrait s'appliquer à un torrent susceptible de devenir furieux.

N.B. (Localisation) Un cirque de montagne somptueux abrite la commune perchée de Glandage et son hameau perdu de Grimone (1150 m), à proximité du col du même nom. Au pied du Jocou (2051m), dans un site incomparable, le hameau de pierres et de fleurs… (Drôme-Ardèche 2014, Petit Futé) – Selon Serge Lancel, Hannibal (1995), Hannibal serait passé par le col de Grimone (1318 m). C’est très douteux. – Une espèce de chèvre est appelée la grimone.

Voir Grimaud.

 

Le Guimand : affl. rd Véore, dép. de la Drôme, env. 24 km. Aussi appelé La Boisse dans son cours amont (d’après l’Atlas routier), il naît sous le col de Tourniol, passe à Saint-Vincent-la-Commanderie, Charpey, Fauconnières, à l’ouest de Malissard et se jette dans la Véore au nord de Beaumont-lès-Valence. Il a donné son nom à plusieurs quartiers ruraux ; en remontant le ruisseau : Guimand au nord de l’aéroport Valence-Chabeuil, Le Creux du Guimand près de Parlanges, Guimand Nord et Sud entre Montélier et Alixan.

* Étym. : de Guimand, nom de personne d’orig. germanique, Wigman, de wig, combat, et man, homme. (M.-T. Morlet)

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