R – Étymologie des cours d’eau de la Drôme

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Rancastier (Le Ruisseau de) : affl. Roubion, dép. de la Drôme, 4,3 km.

* Étym. : ranc, terme pré-IE, ligure, désignant une barre rocheuse sur une pente montagneuse + Astier prob. nom de personne, d’orig. germanique. 

Voir Ranches (Ruisseau des).

 

Ranches (Le Ruisseau des) : affl. rd Lyonne, dép. de la Drôme, 1,5 km. Il a sa source au Col de la Croix et coulant vers le sud se jette dans le lac de Bouvante.

* Étym. : du nom du lieu-dit où il coule, au pied d’une barre rocheuse, de l’anc. prov. ranc palatalisé,  barre rocheuse escarpée, du ligure ranc, même sens.

Cf. Nombreux noms de lieux-dits dans les Alpes (Ranc, Ranches, Ranchet, Ranquet, Rencurel, Ranquerel…) voire le Jura (Ranchot), l’Ardèche et le Gard.

Voir Rancastier (Ruisseau de), Rancure.

 

Le Ravit : affl. Savasse, dép. de la Drôme.

* Étym. : du lat. rapidus, au sens premier « qui entraîne le terrain », cf. fr. ravine.

 

Le Rhône (prov. Rose, Rotten en all.) fleuve de Suisse et du sud-est de la France (11 départements) qui se jette en Méditerranée, 812 km dont 522 en France. Il est cité pour la première fois dans une tragédie d’Eschyle au Ve s. AC ; grec Rhodanos (Strabon), lat. Rhodanus (César).

Il traverse et alimente le lac Léman, se dirige vers l’ouest jusqu’à Lyon où il reçoit la Saône, son principal affluent, puis coule vers le sud entre le Massif Central et les Alpes. Après Arles, il se termine par un delta (Camargue). Le Grand Rhône aboutit à Port-Saint-Louis-du-Rhône, le Petit Rhône aux Saintes-Maries-de-la-Mer (grau d’Orgon). Ses principaux affluents sont (+ 50 km) :

- en rive gauche : l’Arve (107,8 km), le Fier (72 km), le Guiers (50 km), la Galaure (56 km), l’Isère (290 km), la Drôme (110 km), le Roubion (67 km), le Lez (74 km), l’Eygues (114 km), l’Ouvèze (123 km), la Durance (323,8 km) ;

- en rive droite : l’Ain (195 km), la Saône (480 km), le Doux (70,2), l’Eyrieux (81 km), l’Ardèche (120 km), la Cèze (128 km), le Gard (127,4 km).   

* Autres : 1) ruiss. dép. du Calvados, 1,9 km ;

                 2) Le Ru du Rhône : affl. Clignon, dép. de l’Aisne, 7,4 km ;

                 3) La Rhône : affl. Huisne, dép. de l’Eure-et-Loir, 15,8 km. Rona 1031, Rodna 1081.

* Étym. : radical IE, pour certains préceltique (ligure), et dont on donne deux interprétations :

                1) ruisseau impétueux ;

                2) eau qui coule, d’après une forme initiale *rod-onna ainsi interprétée : "l’eau (onna) qui coule (rod)", cette rac. hydron. rod étant présente dans de nombreux noms de rivières et même de villes arrosées. Les linguistes s'accordent pour dire que le "h" de Rhodanus est un rhabillage hellénique d'une forme plus ancienne.

Cf. NL Roanne/Loire (Rodumna).

 

La Riaille (occ. Rialha) : 1) affl. rd Drôme, dép. de la Drôme. 6,5 km. Sa source est au pied du mont Miéry à Upie. Coulant vers le sud, elle sépare les communes d’Eurre et d’Allex et se jette à l’est de ce village. Ce ruisseau est à l’origine de deux lieux-dits : Les Riailles sur la commune d’Eurre, La Riaille à Allex ;

                                          2) affl. rg Rhône, dép. de la Drôme dans la plaine de Montélimar. Elle prend sa source sur Allan, passe à Malataverne et Châteauneuf-du-Rhône.

Dans la Drôme seulement, 15 ruisseaux et ravins s’appellent La ou Les Riaille(s) (J. Brun-Durand).

* Autre : fl. côtier, dép. de l’Aude, env. 15 km.

* Étym. : de l’occitan rialha (rial, ruisseau), pré humide proche d’un ruisseau, du lat. rivalia, de rivus (=> rif), ruisseau.

Cf. La Riaille est un nom de quartier ou lieu-dit fréquent dans la Drôme, souvent en rapport avec le ruisseau du même nom (Allex, Grâne, Mirabel, Montjoux…). Riaille/LA, com.

 

Le Riançon : affl. rg Méouge (> Buëch), dép. de la Drôme, 4,6 km. Coulant vers le sud, il arrose le village d’Eygalayes et se jette près de la Ferme des Grillots. Il faisait autrefois la frontière entre le Dauphiné (rg) et la Provence (rd). En aval d’Eygalayes, il marque aujourd’hui la limite communale avec Ballons. Il a pour affluent le Ravin de la Bruisse (rd). (Wikip.)

* Étym. : p.ê. de l’occ. riassa, laîche et plantes marécageuses + suff. -on (prononcé "-oun") ?

Voir Riasse.

 

Le Rieu : 1) affl. rg Eygues, dép. de la Drôme, 6,9 km. Il naît près du Col la Vôte puis coulant uniformément vers le nord passe près de Montaulieu et se jette entre Curnier et Les Pilles à l’est de Nyons ;

                2) affl. rd Eygues, dép. de la Drôme, 4,5 km. Il coule uniformément vers le sud, passe immédiatement à l’ouest du village de Vinsobres et se jette près du domaine de Vérone.

* Étym. : du franco-prov. rieu, ruisseau, du latin rivus.

Voir Rieu Massel ; Rieucros ; Rieumajou ; Rieumau ; Rieupeyre ; Rieussec ; Rieutord ; Riou ; Rif ; Riol ; Ru…

 

Le Rieumau, affl. rg Coronne, dép. de la Drôme et de Vaucluse (enclave de Valréas), 8,9 km. Il naît à l’est de Rousset-les-Vignes, coule vers le sud-ouest, passe à Saint-Pantaléon-les-Vignes et se jette à Valréas.

* Autre : Le Malrif : affl. Guil, dép. des Hautes-Alpes, 6,2 km (même sens).

* Étym. : du nord-occitan rieu mau, mauvais ruisseau.

Voir Rieu ; Rieussec, Rieutort, Rioufroid, etc.

 

Le Rieussec : 1) affl. rg Lez, dép. de la Drôme et de Vaucluse, env. 14 km. Il naît sur la commune du Pègue, à l’ouest du village, coule vers le sud-ouest, traverse l’enclave de Valréas et se jette près du hameau de Margerie, commune de Colonzelle. 

                        2) Le Rieu Sec : affl. rg Eygues, dép. de la Drôme, 6,7 km. Rivo Sec 1406. Il prend sa source dans la montagne de Peitieux et se dirige vers l’ouest. Il conflue avec l’Eygues près du Pont-de-Mirabel.

* Autres : 1) affl. Briant (> Cesse > Aude), dép. de l’Hérault, env. 12,4 km ;

                 2) affl. Ardèche, dép. de l’Ardèche, 6,2 km.

                 3) affl. Arc, dép. de la Savoie ;

                 4) Le Rio Secco : affl. Petite Doire, dép. des Hautes-Alpes, 5,5 km.

* Étym. : 1) de l’occ. riu et franco-prov. rieu, "ruisseau", du lat. rivus + occ./fr. sec, "sec", du lat. siccus = « ruisseau sec » ;

                2) du dim. occ. riusset, petit ruisseau (Alibert), le suff. ayant pu être mal interprété.

Cf. NL Rieussec (Hérault), commune ; Rieussec (Aude), hameau de Citou. Rousset-les-Vignes (Drôme) et Rousset-en-Vercors (Drôme, ham. Saint-Agnan-en-Vercors - Riusec 1179) => col de Rousset.

Voir Rieu ; Rieumau ; Rieutort ; Riousset ; Rioufroid ; Rif.

 

Le Rif : nombreux petits cours d’eau de ce nom dans les Alpes et le Sud-Est.

              1) affl. rd Drôme, dép. de la Drôme (Miscon, Le Claps) ;

              2) affl. rg Oule, dép. de la Drôme (Rémuzat) ;

              3) Le Rif de Vert : affl. rg Véore, dép. de la Drôme (Livron) ;

              4) Le Rif Noir : affl. rg Drôme, dép. de la Drôme, 5,4 km. Riounier 1644. Il naît à l’est d’Autichamp dans le Bois des Cordeliers et coulant vers le nord longe la Condamine. Il fait la limite entre les communes de Divajeu et de Chabrillan.

* Autres : 1) Le Rif Cros : affl. Gyronde, dép. des Hautes-Alpes. Rivus Crosus 1345 ;

                 2) Le Rif du Sap : torrent du Valgaudemar, dép. des Hautes-Alpes.

                 3) Le Rif Lanterne : dép. du Jura : voir Lanterne.

* Étym. : de l’anc. fr. et rég. alpin rif, ruisseau, du latin rivus, ruisseau (qui a donné aussi rieu et riou dans les régions occitanes).

Cf. Rif Tord (c.à.d. « ruisseau tordu, tourmenté ») : refuge 2240 m au-dessus de Besse/Is.

Voir Malrif ; Riaille ; Rieutort.

 

La Rimandoule : affl. rg Roubion, dép. de la Drôme, 10,6 km. Amarantia 957 (amarante : plante à fleurs rouges dite aussi "queue de renard") => Rimandolas 1327. La Rimandoule prend sa source à l’ouest de Bourdeaux et se dirige pour l’essentiel vers l’ouest, arrosant successivement Félines-sur-Rimandoule et Rochebaudin pour confluer en aval de Pont-de-Barret, en face de Manas.

* Étym. : Rimandolas est une formation romane, p.ê. du latin remanere, "rester, demeurer" + dulcis, "doux" = "qui reste douce".

Voir Rimande (Haute-Loire-Ardèche).

 

Le Rioufroid : affl. rg Buech, dép. des Hautes-Alpes et de la Drôme. Source sous le col de Lauteret, puis passage dans la Drôme au Trabuëch ("ultra Buëch").

* Étym. : du nord-occitan riu, ruisseau : "Riou-froid", ruisseau froid.

Voir Rieutort ; Rif ; Riou ; Riousset.

 

Le Riousset : 1) affl. rd Drôme, dép. de la Drôme (Véronne, Saillans), 6,1 km. Aussi appelé Rioussec ou Riou Sec ;

                       2) affl. rg Ruisseau de Bost, dép. de la Drôme. 5,5 km. Source sur Barcelonne, confluent à Montvendre ;

                       3) ou Rieusset : affl. rg Eygues, dép. de la Drôme. Rivo Sec 1406.

* Étym. : 1) de l’occitan riu, ruisseau + set, déformation de sec, au vu du nom anc. de 1406 ;

                2) occ. riusset, dim. de riu, ruisseau. (Alibert)

Cf. Rousset-les-Vignes, com. Drôme ; Rousset-en-Vercors, ham. Saint-Agnan/Dr. (Castrum de Rivoseco au MA) => col de Rousset sur la bordure sud du Vercors.

Voir Rieussec ; Rieutort ; Rif ; Riou ; Rioufroid.

 

La Riverolle : affl rg Rhône, dép. de la Drôme. Elle se jette à Ponsas au sud de Saint-Vallier.

* Autre : affl. Lathan, dép. du Maine-et-Loire, 14,5 km.

* Étym. : du latin rivus, ruisseau + suff. -olla.

Voir Réverotte.

 

La Roanne : affl. rg Drôme, dép. de la Drôme, 29,4 km. Source au pied de la montagne d'Angèle sur la commune d'Arnayon ; passe à  St-Nazaire-le-Désert, Pradelle, St-Benoît-en-Diois, Roanne ; parcourt vers le nord une trentaine de kilomètres avant de se jeter dans la Drôme. Elle se jette en face de Vercheny.

* Autres : 1) affl. rg Corrèze (> Dordogne), dép. de la Corrèze, 21 km ;

                 2) La Roannes : affl. Cère, dép. du Cantal, 20 km.

                 3) ou Rouanne : affl. Drac, dép. des Hautes-Alpes, env. 20 km ;

                 4) Le Roannay : affl. Amblève, province de Liège en Belgique.

* Étym. : 1) de l’étymon pré-IE, ligure, rhodanos, comme le Rhône => Rhoin, Rhônel, Rounel, Rhony ;  

               2) rad. hydron. rod-/rot- à l'orig. des NR Rhône, Rouanne et Roudia (2 affl. du Drac), Rozet (riv. Drôme), Rodello (riv. Piémont, affl. Tanaro) et NL comme Rouaine, Rouainette (Hte-Prov.). (Les Alpes & leurs NL : 6000 ans d'histoire ? Les appellations d'origine pré-européenne, P.-L. Rousset, 1988)

Cf. NL Rodanas, nom antique de Saint-Maximin, Var ; Roanne/Loire (Rodumna), ville. « Plus qu’un nom de ville, Roanne est un nom de rivière. » Il y en a d’autres… La Meurthe, l’Oise, quant à elles, reçoivent chacune les eaux d’une Rouanne ». (http://www.champromis-carles.com/lescharpentierse /roanne-site-fluvial-1-.pdf)

Voir RHODANOS ; Rouanne.

 

La Robine : 1) affl. rg Rhône, dép. de la Drôme et de Vaucluse, 6 km dans la Drôme. Elle naît entre Saint-Restitut et Saint-Paul-Trois-Châteaux et se jette aujourd’hui dans le canal de dérivation de Donzère-Mondragon. À l’origine, elle rejoignait le Lauzon en rive droite près de Lapalud ;

                     2) affl. rd Épervière, dép. de la Drôme, 1,2 km. Ce tout petit ruisseau traverse le parc Jouvet à Valence.

* Autre : La Roubine : affl. Imergue, dép. de Vaucluse.

* Étym. : mot occitan désignant un fossé, un canal servant à l’écoulement des eaux. Du lat. rupina (sol rocheux), de rupes (paroi rocheuse, falaise) dont le sens aurait évolué pour désigner une gorge rocheuse étroite, puis le ruisseau qui la traverse, puis un canal d’écoulement. (?)

Cf. La Grande Roubine, dép. des Bouches-du-Rhône, est un canal qui irrigue la plaine des Alpilles. Le canal de la Robine, dép. de l’Aude, traverse Narbonne.

Voir Roubion.

 

Roland (Le Ruisseau de) : cours supérieur de la Bine jusqu’à la confluence avec le Ravin de Merdari.

* Étym. : du NP Roland, d’origine germanique.

 Voir Bine.

 

La Romane : 1) affl. rd Roubion, dép. de la Drôme, 1,5 km. Elle rejoint le Roubion entre Soyans et Pont-de-Barret.

* Autres : 1) La Romaine : affl. Saône, dép. de la Haute-Saône, 25,4 km.

                 2) Le Valat des Romanes : ruisseau, dép. du Gard et de l’Hérault, 1,5 km.

* Étym. : du lat. romana, romaine. Mais pour quelle raison ?

N.B. 29 noms de cours d'eau en "Rom-" référencés dans Sandre.fr.

Voir Romanche ; Romanée.

Le Rossignol : affl. rg Drôme (?), dép. de la Drôme (Grane).

* Étym. : p.ê. pour désigner un tout petit cours d’eau parce qu’en argot, le rossignol désigne un article de peu de valeur rangé dans un magasin sur les rayonnages les plus élevés, comme le rossignol se tient sur les branches supérieures des arbres. (?)

 

Le Roubion : affl. rg Rhône, dép. de la Drôme, 67 km. Il coule globalement de l’est vers l’ouest en décrivant un arc vers le nord. Né sur les pentes de l’Estellon près du col de la Sausse, il passe successivement à Bouvières, Crupies, Bourdeaux, Francillon-sur-Roubion, Soyans, Pont-de-Barret, Charols, Saint-Gervais-sur-Roubion, Bonlieu-sur-Roubion. Il a de nombreux affluent dont les plus importants sont le Jabron (36,2 km), l’Ancelle (14,7 km) et la Vèbre (14,2 km).

* Autre : Le Torrent de Robion près de Névache, dép. des Hautes-Alpes.

* Étym. : 1) du lat. robiginem, « de couleur rouille » => *robigonem ; (J.-C. Bouvier)

                2) De roubine : en Languedoc, fossé servant à l’écoulement des eaux ; canal de communication d’un étang salé avec la mer (Littré) : les roubines de Camargue (Littré, Robert 85, Larousse) ; du lat. rupina (sol rocailleux, rocher, cf. Apulée IIe s.) dérivé de rupes (paroi rocheuse, caverne) => rubina dont le sens aurait évolué comme suit : gorge, défilé => ruisseau qui le traverse => petit cours d’eau en terrain de plaine => canal d’écoulement (d’après TDLF). Dans ce sens en Italie en 841 et 849, à Marseille au XIe s., à Aigues-Mortes en 1416…  

Cf. NL Robion/Vaucl. (« in castrum Robioni » 1248), com. ; Robion/AHP (« in Robione » 1045), village au sud de Castellane ; Roubion/AM (“Robio”, “Roubion” XIIe s.), com. dans la vallée de la Vionène.

 

Le Rozet : affl. rd Lauzon, dép. de la Drôme et de Vaucluse. Il naît sur la commune de Clansayes et rejoint le Lauzon sur celle de Lapalud.

* Étym. : ?

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